Salles de shoot : début de l’expérimentation

10 octobre 2016

Votée dans le cadre de la loi de modernisation de notre système de santé malgré de nombreuses oppositions, l’ouverture de la première salle de consommation à moindre risque (SCMR) en France aura lieu ce 11 octobre 2016. Destinée aux usagers de drogue, elle a pour but de réduire les risques de décès par overdose et de maladies graves telles que le SIDA et l’hépatite C.

L’accès à un espace de consommation sécurisé, ainsi qu’à un accompagnement médical et social spécialisé sera désormais possible pour une centaine d’usagers de drogue parisiens. La SCMR, installée dans un local adossé à l’hôpital Lariboisière, sera inaugurée demain. Ouverte 7 jours sur 7, de 13h30 à 20h30, cette salle constitue la première étape d’une expérimentation qui devrait durer 6 ans.

« Il s’agit d’espaces où des toxicomanes majeurs, précarisés et en rupture avec le système de santé, sont accueillis pour venir consommer leurs substances psychoactives dans des conditions d’hygiène adaptées, avec du matériel stérile et sous supervision de personnels de santé », rappelle le ministère en charge de la Santé.

Une longue attente

Il y a 30 ans, la première SCMR s’ouvrait à Berne, en Suisse. Ont ensuite suivi l’Allemagne, l’Australie, le Canada, l’Espagne, le Danemark, le Luxembourg, la Norvège et les Pays-Bas. « Depuis [toutes ces années] à l’étranger, il a […] été démontré que [ces salles] améliorent l’accès aux soins des usagers et [favorisent] un meilleur suivi social », souligne l’ONG Médecins du Monde (MdM). « Elles ont également permis de réduire le nombre d’overdoses mortelles, les consommations et les nuisances associées dans l’espace public. »

Concrètement, des seringues à usage unique, des compresses stérilisées et des conseils d’hygiène seront délivrés dans des espaces aseptisés. La prise en charge individuelle sera effectuée, proposant aux patients d’intégrer un parcours de soins pour apprendre à maîtriser, voire réduire, sa consommation de substances illicites.

  • Source : Médecins du Monde, 10 octobre 2016 – ministère en charge de la Santé, 10 octobre 2016

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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