Sevrage tabagique : nourrissez votre… cerveau !

23 avril 2014

Un défi ! Huit des douze millions de fumeurs quotidiens en France souhaiteraient en finir avec leur addiction… Mais comme le souligne la Haute Autorité de Santé (HAS), « pour plus de 9 sur 10, la volonté ne suffit pas et arrêter seul, ne marche pas ». L’accompagnement par un professionnel de santé est donc un des facteurs clés de la réussite. Et un conseil : ne négligez pas le contenu de votre… assiette. La preuve !

La HAS insiste en effet sur l’accompagnement par un professionnel de santé. En son absence, 97% des fumeurs rechutent. Fait nouveau : dans ses dernières recommandations de janvier 2014, elle estime que les méthodes alternatives telles que l’acupuncture, l’hypnothérapie ou l’activité physique « ne doivent pas être découragées si le fumeur les considère utiles dans sa démarche. »

Boostez vos neuromédiateurs.  « Veillez également au contenu de votre assiette » ajoute en substance, le Dr Laurence Benedetti, médecin généraliste, spécialisée en micronutrition. A ses yeux, cette approche « peut constituer une alliée contre des symptômes ressentis par un patient sevré : stress, troubles de la concentration, anxiété, irritabilité, pulsions sucrées, etc… »

Derrière chacun de ces troubles se cache un ensemble de neuromédiateurs qu’il est possible de « nourrir », en lieu et place de la nicotine. Laurence Benedetti cite le cas de la dopamine. « C’est l’hormone du plaisir et celle de la dépendance. La nicotine se fixe sur les récepteurs de la dopamine et les stimule. En période de sevrage, son taux s’effondre. Nous devons donc en apporter », pour éviter que le fumeur ne se jette sur une nouvelle cigarette. Et cela commence par « consommer des protéines (jambon, œuf, fromage…), notamment au petit déjeuner ».

La nicotine booste aussi la noradrénaline, l’hormone de la concentration. « C’est pourquoi, lorsque l’on arrête de fumer, il devient parfois difficile de se concentrer longuement sur une tâche ». Misez alors sur le soja et les œufs. Et pour faire le plein de sérotonine – et donc lutter contre la sensation de faim, les pulsions sucrées, l’irritabilité – faites une collation en fin de journée avec un laitage et des fruits secs. Pour la mémoire, portez votre choix aussi sur les poissons gras (sardines, anchois, saumon…) riches en omega 3.

Conseils personnalisés. En pratique, « dans le cadre d’une consultation de micronutrition, nous réalisons des bilans pour évaluer un éventuel déficit fonctionnel en neuromédiateurs, en magnésium et/ou en fer», poursuit-elle. Si le rééquilibrage par l’assiette et les conseils personnalisés ne suffisent pas, « nous prescrivons le cas échéant, une complémentation médicalisée et individualisée en micronutriments et en phytothérapie ». Pour en savoir davantage sur l’apport de la micronutrition dans ce cadre, rendez-vous sur le site de l’Institut européen de Diététique et de Micronutrition (IEDM). Ou contactez le 0810 004 336 (prix d’un appel local).

  • Source : Interview du Dr Laurence Benedetti, 27 mars 2014 – HAS, janvier 2014

  • Ecrit par : David Picot – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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