Des singes paralysés remarchent: un miracle ?

14 novembre 2016

Une paralysie due à une lésion de la moelle épinière est souvent irréversible. Grâce à une neuroprothèse, une équipe franco-suisse est parvenue à court-circuiter la lésion. Et donc à réparer les dommages. Résultat, un singe macaque paralysé est parvenu à remarcher. Un grand pas vers la guérison des paralysies.

Le 23 juin 2015, un premier singe macaque porteur d’une lésion de la moelle épinière a pu retrouver le contrôle d’un membre inférieur paralysé. Et ce, grâce à une neuroprothèse appelée « interface cerveau-machine ». « Ce système est capable de restaurer la communication entre le cerveau et la région de la moelle épinière produisant les mouvements des membres inférieurs », expliquent les auteurs de cet exploit.

Comment ça marche ? L’interface est composée d’un implant cérébral, d’un système d’enregistrement, d’un ordinateur, d’un stimulateur implantable et d’un implant spinal. « Cette interface cerveau-machine enregistre l’activité cérébrale liée à l’intention de marche, la décode, et transmet cette information à la moelle épinière sous la lésion », décrivent-ils. « Cette transmission est assurée par des électrodes qui stimulent les réseaux nerveux activant les muscles des jambes pendant la locomotion naturelle. Ainsi, seuls les mouvements souhaités par le singe sont produits. »

Malgré la prouesse indéniable, de nombreux défis restent à relever. Le Pr Jocelyne Bloch, neurochirurgienne du centre hospitalier universitaire de Lausanne (CHUV) conduit maintenant l’essai clinique qui permettra d’évaluer, chez l’être humain, le potentiel thérapeutique de cette technologie.

Cette neuroprothèse a été conçue à l’EPFL (Lausanne, Suisse) et techniquement développée par un groupe international composé de Medtronic (USA), l’Université Brown (USA) et le Fraunhofer ICT-IMM (Mayence, Allemagne).

  • Source : CNRS, INSERM, Université de Bordeaux, 9 novembre 2016

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Vincent Roche

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