Vapotage passif : les poumons en danger

14 janvier 2022

Être exposé à la vapeur nicotinique des cigarettes électroniques, qui plus est dans un lieu clos, est considéré comme du vapotage passif. Est-ce aussi néfaste que le tabagisme passif ? Une étude américaine pointe les dangers.

Hausse du risque de cancers et d’accident vasculaire cérébral chez l’adulte, fréquence accrue des rhinopharyngites et des otites et plus grand risque de crises d’asthme et d’infections respiratoires telles que la pneumonie et la bronchite chez l’enfant… Les méfaits du tabagisme passif sont désormais bien connus. Quels sont ceux du vapotage passif. Alors que l’e-cigarette est de plus en plus utilisée, il semble important d’en savoir davantage. A ce jour peu d’études en font état. C’est pourquoi une équipe de la University of Southern California de Los Angeles a mené l’enquête auprès de 2 090 participants de la Southern California Children’s Health Study.

2 ou 3 fois plus de risque de troubles respiratoires

Chaque année de l’étude, qui a duré de 2014 à 2019, les chercheurs ont recueilli des informations sur la santé respiratoire des participants (bronchites, toux, sifflement, congestion…) et leur exposition au tabagisme ainsi qu’à l’e-cigarette, directement ou de façon passive. Au début du travail, ils avaient tous en moyenne 17 ans.

Durant l’étude, la prévalence du vapotage passif (avec nicotine) a augmenté, passant de 12% en 2014 à 16% en 2019. Dans le même temps, l’exposition au tabagisme passif a lui baissé passant de 27% à 21% dans les mêmes années. Or la prévalence des sifflements et des symptômes de bronchite a augmenté, passant respectivement de 12% à 15% et de 19,5% à 26%. Même constat pour les essoufflements.

Après comparaison de toutes ces données, les scientifiques ont constaté que les participants exposés au vapotage passif avaient deux fois plus de risque de présenter des sifflements, trois fois plus des symptômes de bronchite et deux fois plus des essoufflements que les autres. Et ce même en tenant compte des expositions au tabac traditionnel et au vapotage direct.

« Si une cause à effet peut être démontrée dans des travaux à venir, cela pourrait être une raison valable d’interdire l’utilisation des e-cigarettes dans l’espace public », estiment les auteurs.

  • Source : BMJ, 10 janvier 2022 – Santé publique France

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

Aller à la barre d’outils