VIH/SIDA : les cellules réservoirs du virus enfin identifiables

15 mars 2017

Les cellules conservant secrètement le VIH chez les patients séropositifs malgré leur traitement antirétroviral sont enfin détectables. C’est ce qu’ont permis les travaux menés par des chercheurs français*, présentés dans une publication de la revue Nature ce 15 mars. Un immense espoir de pouvoir un jour débarrasser définitivement l’organisme des séropositifs du virus du SIDA.

Cibler les cellules réservoirs qui abritent le virus dans les organismes des patients sous traitement antirétroviral est la stratégie privilégiée depuis 1996 par la communauté scientifique. Pas évident toutefois d’y parvenir. Mais récemment, un groupe de recherche français a fait un grand pas en avant en découvrant un marqueur à la surface de ces cellules. Leur permettant ainsi de les différencier des cellules saines du patient.

Des protéines à la surface de la cellule

« Partant de l’hypothèse que le VIH pourrait laisser une empreinte à la surface de sa cellule hôte, [nous avons] tout d’abord travaillé in vitro sur un modèle d’infection développé dans [notre] laboratoire », expliquent les auteurs. « Une comparaison entre cellules infectées et cellules saines [nous] a conduits à remarquer une protéine particulière. » Baptisée CD32a, celle-ci est présente uniquement à la surface des cellules infectées. Ensuite, « les expérimentations sur échantillons cliniques ont confirmé » cette découverte.

In vitro, les chercheurs ont ensuite activé ces cellules, provoquant une production de virus capables de réinfecter des cellules saines. En parallèle, leur élimination (par l’action des chercheurs, ndlr) a provoqué un retard important de la production virale. En effet, sans intervention et hors exceptions des contrôleurs du VIH, en cas d’arrêt du traitement, le virus, présent dans ces cellules réservoirs se multiplie massivement et la maladie progresse de nouveau.

« Dans la lutte contre le VIH, cette découverte ouvre donc la voie à une meilleure connaissance fondamentale des réservoirs viraux, qui pourront désormais être isolés facilement et analysés directement », se félicitent les auteurs. « A plus long terme, elle devrait déboucher sur des stratégies thérapeutiques visant à éliminer de l’organisme le virus latent. »

*Ces travaux s’inscrivent dans le cadre du programme stratégique de l’ANRS « Réservoirs du VIH ». Ils sont issus d’une collaboration entre le CNRS, l’Université de Montpellier, l’Inserm, l’Institut Pasteur, l’hôpital Henri-Mondor AP-HP de Créteil, l’hôpital Gui de Chauliac (CHU de Montpellier) et le VRI (Institut de recherche vaccinale)

  • Source : Inserm, 15 mars 2017

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Laura Bourgault

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