Handicap mental : sensibiliser à la différence

25 janvier 2011

L’année 2010 était celle du cinquantenaire de l’Unapei, l’Union nationale des Associations de Parents, de Personnes handicapées mentales et de leurs Amis. Lors d’une soirée organisée le 18 janvier, ses responsables ont rappelé le chemin parcouru… et celui qui reste à faire pour assurer le droits des personnes handicapées mentales. Roselyne Bachelot-Narquin, ministre des Solidarités et de la Cohésion sociale, était présente. Elle a apporté son soutien à la cause.

« Il y a 700 000 personnes handicapées mentales en France » a pour sa part rappelé Christel Prado, présidente de l’Unapei, qui regroupe 600 associations et qui accompagne 180 000 personnes touchées par un handicap mental : autisme, trisomie 21, syndrome de Prader-Willi… Or ces dernières, comme tout un chacun, « doivent accéder à une vie sociale et citoyenne ».

Certains progrès sont remarquables, et l’Unapei s’en félicite. C’est le cas par exemple, de la création de 250 classes d’intégration scolaire (CLIS). Mais elle souligne également ce qui reste à faire, d’abord en matière de scolarisation. « Que réserve notre pays aux enfants déficients intellectuels? » s’interroge Christel Prado. « La loi du 11 février 2005 prévoyait que les programmes scolaires intègrent une sensibilisation à la différence. Mais 6 ans plus tard, rien n’a changé dans le contenu des livres scolaires. Quant aux enfants lorsqu’ils sont scolarisés, ils le sont à temps très partiel et les auxiliaires de vie scolaire (AVS) sont absents ou non formés. La formation initiale des enseignants, elle aussi, est manquante. »

« Les personnes handicapées mentales sont avant tout des personnes »

Et qu’adviendra-t-il des personnes handicapées vieillissantes? Où habiteront-elles? Qui s’occupera d’elles quand leurs parents ne le pourront plus? « Pouvons-nous accepter qu’elles entrent en maison de retraite à 50 ans, alors que la moyenne d’âge d’entrée y est de 85 ans? »

Roselyne Bachelot-Narquin a tenu à saluer le travail de l’Unapei, tant au service des handicapés mentaux que de leurs droits: « Pour les pouvoirs publics, vous avez toujours été un interlocuteur et un partenaire. Vous pouvez être fiers de votre mouvement qui a créé le premier institut médico-éducatif. Les personnes handicapées mentales sont avant tout des personnes, et elles doivent bénéficier de la citoyenneté comme les autres et de l’égalité des chances. »

Si la ministre a tenu à souligner les progrès déjà accomplis (dans la scolarisation ou l’accès au travail), elle a aussi déclaré qu’il était urgent d’avancer sur l’accessibilité. « Tout en découle : scolarisation, emploi, culture, sport, tourisme, loisirs… L’échéance de 2015 devra être respectée, et vous pouvez compter sur ma mobilisation et celle du gouvernement. » La loi du 11 février 2005 prévoit en effet « l’accès à tout pour tous » d’ici 2015.. Une accessibilité encore loin d’être acquise, et à propos de laquelle l’Unapei a édité un guide que vous pouvez consulter ici. Nous reviendrons très prochainement sur le sujet, et notamment sur l’accessibilité aux handicapés des sites internet.

  • Source : conférence de l'Unapei du 18 janvier 2011, Paris.

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