Gênes urinaires, quand s’inquiéter ?

25 août 2011

Des envies fréquentes d’uriner, des brûlures ou des douleurs pendant la miction ou lorsqu’elle se termine… ? Les femmes sont assez souvent les victimes de petits soucis urinaires. Tour d’horizon et… conseils de prévention.

Les douleurs au moment d’uriner sont loin d’être toutes les mêmes. Elles varient en fait, selon les pathologies :

– La cystite : ses symptômes sont de l’ordre des brûlures, d’envies fréquentes d’uriner, mais il peut aussi y avoir une douleur en fin d’émission du jet d’urine. Elle est souvent causée par une infection bactérienne ;

– La cystite à urines claires : le terme ‘cystite’ désigne en fait une inflammation de la vessie, et pas forcément une infection. C’est le cas des cystites à urines claires : les symptômes sont les mêmes, mais sans l’infection. Elles surviennent plutôt chez la femme post-ménopausée, ne suivant pas de traitement hormonal substitutif, et qui présente une hypersensibilité vulvo-vaginale ;

– La mycose : elle provoque une douleur qui peut survenir pendant la miction, au moment du passage de l’urine sur le lieu de l’irritation. Celle-ci se fait également sentir hors de la miction, accompagnée de démangeaisons fortes et de pertes abondantes et malodorantes.

– L’infection aux chlamydiae : cette infection sexuellement transmissible peut engendrer des douleurs au moment d’uriner. Mais ses signes (pertes blanches, saignements) sont souvent discrets voire inexistants.

Quand consulter ?

En général, les douleurs occasionnées par une cystite, ou les démangeaisons liées à une mycose vous pousseront à aller voir votre médecin généraliste ou un gynécologue. Si vous avez de la fièvre, consultez rapidement. Une chlamydiose étant plus difficile à détecter, n’hésitez pas à vous faire dépister régulièrement si vous avez eu plusieurs partenaires sexuels.

Prévention

« Des bactéries venant du côlon sont généralement à l’origine de l’infection urinaire, et leur passage dans le conduit urétral est favorisé par la constipation » indique le Dr Brigitte Letombe, gynécologue au CHU de Lille.

Pour éviter les infections urinaires, il faut boire – et uriner – régulièrement. « Les cystites surviennent particulièrement quand il fait chaud et que l’on ne boit pas assez. Les germes restent alors dans la vessie. Boire de l’eau, et uriner toutes les deux à trois heures permet de ‘rincer’ la vessie » poursuit-elle. « Aux toilettes, il faut s’essuyer d’avant en arrière, pour éviter que les germes ne remontent le long du méat urétral. Enfin, la paroi vaginale antérieure et l’urètre sont proches. En cas de rapport sexuel, il y a frottement, et si une bactérie est présente dans le vagin, elle passera plus facilement dans l’urètre à cette occasion. Il est donc conseillé d’uriner après le rapport. »

Si vous êtes sujette aux infections urinaires, un traitement de fond de deux à trois mois, avec des compléments alimentaires aux cranberries peut être utile. A condition de choisir des compléments qui contiennent suffisamment de principe actif… « Les antioxydants qu’elles contiennent ont prouvé leur capacité à empêcher les bactéries de se fixer sur la paroi urétrale » rappelle le Dr Letombe. « Cela ne soignera pas une infection déjà présente, mais peut aider en prévention secondaire. »

Tests urinaires

Les bandelettes urinaires, ou uritests, sont disponibles en pharmacie sans ordonnance. Ils permettent de déterminer rapidement et facilement si les symptômes sont ceux d’une infection urinaire. « Un ECBU (c’est un Examen cyto-bactériologique des Urines, n.d.l.r.) n’est pas nécessaire de façon systématique en cas de cystite » précise notre spécialiste. « Il le devient seulement si les symptômes ne disparaissent pas après un traitement antibiotique, si les infections sont récurrentes, ou en cas de fièvre. »

  • Source : Interview Dr Brigitte Letombe, 4 août 2011.

Aller à la barre d’outils