La couleur des selles, reflet de la santé

08 juin 2016

Souvent marrons mais parfois vertes, jaunes ou noires, les selles peuvent prendre différentes teintes. Ces couleurs traduisent en réalité le fonctionnement de votre système digestif. Et permettent aussi de détecter une éventuelle pathologie.

« Observer quotidiennement ses selles au fond des toilettes n’est pas un geste inutile et devrait même devenir un réflexe d’hygiène de vie », peut-on lire dans l’édition de février de la revue « Que choisir ». « Peu évoqué par tabou ou par dégoût, le changement de coloration des excréments est le reflet de l’alimentation, de la prise de compléments alimentaires mais aussi de certains problèmes de santé ».

Brun, jaune, orange …

Lorsqu’elles prennent des teintes brunes à beiges, les selles sont dites « saines », même si aucun aliment de cette couleur n’a été ingéré. Cette couleur provient en fait de la dégradation d’un pigment (la stercobiline) par le microbiote intestinal. Les autres teintes sont :

  • Le gris pâle et le blanchâtre, dans ce cas les selles sont définies comme acholiques. Ce phénomène survient si vous êtes sous antibiotiques : ces traitements « détruisent une partie de votre microbiote intestinal et la bilirubine n’est plus transformée en stercobiline ». Dans ce cas les selles reprendront naturellement une couleur normale après arrêt du traitement en quelques jours. Par ailleurs, une teinte grise et blanchâtre est parfois repérée dans les 72 heures suivant un examen d’imagerie médicale. Enfin les maladies du foie sont aussi à l’origine de cette couleur : « l’insuffisance biliaire ou l’obstruction des voies biliaires empêchent la production de bilirubine ou son excrétion dans l’intestin » ;
  • Le marron clair et le jaune, avec le teint et le blanc des yeux légèrement jaunes. Ce profil peut résulter du syndrome de Gilbert, anomalie génétique entraînant une augmentation de la bilirubine dans le sang ;
  • Le jaune et l’orange, cette coloration temporaire apparait en cas d’excès de bêtacarotène contenu dans certains fruits et légumes (carottes, mangues, poivrons, abricot, patates douces…) et dans les compléments alimentaires. En revanche lorsque les selles sont jaunes clair avec une odeur très nauséabonde et des douleurs abdominales, la situation est plus préoccupante et doit faire l’objet d’une consultation médicale. Il peut en effet s’agir d’une malabsorption des graisses liée à une insuffisance pancréatique, d’une maladie cœliaque, d’une pancréatite, d’une tumeur du pancréas ou encore d’une maladie intestinale ;
  • Le rouge est la couleur dominante après une consommation d’aliments contenant du colorant rouge (gâteaux, sauces, soupes, betteraves…) ou la prise de compléments alimentaires à base de vitamine B6. Il arrive parfois que du sang se retrouve dans les selles. Souvent bégnines, ces pertes de sang peuvent parfois résulter d’une pathologie inflammatoire (diverticule, hémorroïdes, polypes, rectites, cancer colorectal). En cas de doute, consultez votre médecin généraliste qui vous dirigera vers un spécialiste ;
  • Les couleurs sombres. Certains aliments peuvent noircir les selles de manière temporaire : le cassis et les mûres, la réglisse. Cette teinte peut aussi résulter de l’ingestion de compléments alimentaires à base de charbon ou de fer. En cas d’aspect goudronneux et d’une odeur nauséabonde, une hémorragie dans la partie haute du système digestif est suspectée. Le diagnostic se fait alors par prélèvement et analyse en laboratoire. « Si des traces de sang partiellement digérées sont retrouvées, une endoscopie sera pratiquée pour chercher l’origine de l’hémorragie ».

Dans tous les cas, une couleur anormale qui perdure peut être « le signe d’une pathologie du foie, de la vésicule, biliaire, de l’intestin ou encore un problème de transit ou de digestion voire d’une hémorragie ».

  • Source : Que choisir santé, n°102, février 2016

  • Ecrit par : Laura Bourgault : Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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