Des ultrasons contre le cancer de la prostate

20 avril 2012

Traiter certains cancers de la prostate en administrant de façon très ciblée de fortes doses d’ultrasons, c’est efficace et apparemment, beaucoup mieux toléré que les traitements actuels. Cette méthode provoquerait en effet moins d’effets indésirables que la chirurgie ou la radiothérapie, voire pas du tout. C’est ce que montre une étude britannique publiée dans The Lancet Oncology. Une équipe française a mené un travail équivalent, en parallèle. Avec des résultats similaires.

Les Londoniens ont testé le traitement par ultrasons focalisés de forte intensité (HIFU) sur 41 patients. L’approche thérapeutique se faisait par application focale ou partielle des ultrasons, ces derniers ne ciblant que la tumeur, et non toute la prostate. Objectif : détruire les cellules cancéreuses par la chaleur, puisque les ultrasons émis par le Sonablate 500 HIFU génèrent une température de 85°C. Les résultats selon les auteurs, ont été spectaculaires.

Six mois après le traitement, les biopsies entreprises à la recherche de cellules cancéreuses se sont révélées négatives chez 77% des patients. Un second traitement a été nécessaire chez 4 patients. Par la suite, et après 12 mois de suivi, 95% des sujets ne présentaient plus aucune trace de cellules cancéreuses à l’Imagerie par résonance magnétique (IRM).

Moins d’effets indésirables

Mieux encore, cette technique peu invasive permet d’éviter la plupart des effets secondaires habituellement observés après les autres traitements, comme la radiothérapie et l’ablation chirurgicale de la prostate. Ainsi les sujets ont-ils présenté peu de changements dans leur fonction érectile, et pas de troubles à type d’incontinence urinaire. Le nouveau traitement présente un autre avantage : il ne nécessite qu’une intervention d’une à deux heures, pratiquée sous anesthésie loco-régionale en ambulatoire ou sous anesthésie générale.

A Toulouse, le Dr Pascal Rischmann mène actuellement une étude similaire sur 42 patients. Son travail qui arrive à son terme, présente des résultats semblables. Tout juste 12 mois après le traitement, « 90,9% des biopsies sont négatives dans le lobe du côté traité », nous a-t-il expliqué. Environ 15% à 20% des nouveaux cas de cancer de la prostate pourraient bénéficier de ce traitement. « Ces résultats sont importants car ils gomment la notion de sur-traitement. Comme dans le cancer du sein, le dépistage est essentiel », souligne le Dr Rischmann. Pour lui, « ce traitement conservateur écarte les risques d’une ablation ‘inutile’ d’une prostate dont la tumeur n’aurait peut-être pas évolué ».

  • Source : The Lancet Oncology, 17 avril 2012 ; interview du Dr Pascal Rischmann, chef du service urologie du CHU de Toulouse et membre de l’AFU, 19 avril 2012

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