L’anxiété sexuelle : savoir l’identifier pour réussir à la faire taire

18 décembre 2025

Comme l’illustrent les fantasmes, la relation sexuelle se joue aussi dans les têtes. Mais pas toujours de façon positive. Coup de projecteur sur l’anxiété sexuelle et les leviers pour y remédier.

« Cela peut aller jusqu’à l’évitement de la relation sexuelle voire de la rencontre de tout potentiel partenaire », analyse Emma Puech-Hélin, sexologue et pharmacienne (Paris), pour illustrer les conséquences de l’anxiété sexuelle. Laquelle se caractérise par « toutes les pensées parasites et automatiques qui vont traverser une personne, avant, pendant et après un moment de sexualité ou d’intimité », décrit la spécialiste. Des pensées qui « vont donc altérer l’expérience, voire empêcher d’aller vers la sexualité ».

Comment la reconnaître ? 

Ces « appréhensions » comme Emma Puech-Hélin  les nomme aussi, peuvent être associées :

  • au fait de ressentir des douleurs et de ne pas éprouver de plaisir ;
  • à la « pression de performance» : en l’occurrence celle « de ne pas réussir à donner du plaisir, ne pas savoir quoi faire, de ne pas savoir comment faire » ;
  • à des complexes physiques : une mauvaise image de soi et/ou d’une partie de son anatomie ;
  • à la peur du jugement ;
  • à une mauvaise perception de la sexualité : « typiquement l’associer au fait que ce soit considéré comme sale, honteux, ridicule, etc. Et donc une forme de culpabilité par rapport à elle», poursuit notre interlocutrice.

Un cercle vicieux 

Autant d’éléments susceptibles de « créer un contexte d’anticipation négatif » et même un véritable « cercle vicieux » susceptible de créer toujours plus d’appréhension : « l’on sera ainsi plus dans l’analyse et moins dans les sensations », décrit Emma Puech-Hélin.

En venir à bout… 

Fort heureusement, il est possible d’inverser ce cercle vicieux… A condition « de ne pas mettre ça sous le tapis en se disant que ça va passer tout seul », renchérit-elle. Non ! Et pour cela, elle pointe un premier axe de travail en consultation, avec l’enjeu :

  • de mettre l’accent sur « les émotions que l’on ressent : dégoût, peur, colère, malaise, etc.» Ensuite, identifier certaines causes, telles que, par exemple, « une éducation culpabilisante, mais aussi des antécédents d’expériences négatives, voire traumatiques ». Sans oublier l’importance d’apprendre à faire abstraction des injonctions sociales auxquelles nous sommes sensibles, « qui créent et érigent en standards de beauté ou de pratiques, des choses qui sont en fait éloignées à la fois de nos envies de nos possibilités ».
  • de travailler sur le relâchement, ce qui peut passer par de la relaxation ou toute autre technique;
  • de renforcer l’estime de soi : « avec l’idée de revenir à son intuition, à ses propres envies». De quoi éloigner tout sentiment de culpabilité.

En parler… 

Sans oublier que le fait de communiquer ses appréhensions à son ou sa partenaire apparaît généralement bénéfique. Ceci afin de faire baisser le niveau d’anxiété, d’augmenter celui de la confiance en soi et de remettre le cycle des pensées sous des auspices positives.

  • Source : Interview d’Emma Puech-Hélin

  • Ecrit par : David Picot - Edité par Hélène Joubert

Destination Santé
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