Et si des troubles de la thyroïde favorisaient la maladie d’Alzheimer ?

09 août 2022

Selon des chercheurs américains, les personnes âgées atteintes d'hypothyroïdie présenteraient un risque accru de développer la maladie d’Alzheimer. Et le risque serait encore plus élevé chez celles et ceux qui ont eu besoin d’un traitement médicamenteux.

Beaucoup connaissent l’hyperthyroïdie. Mais connaissez-vous l’hypothyroïdie ? Elle survient lorsque la glande thyroïde ne produit pas suffisamment d’hormones thyroïdiennes. Un phénomène qui impacte l’organisme dans bien des aspects. Cela peut ralentir le métabolisme, provoquant des sensations de fatigue, de l’anxiété, une prise de poids et une plus grande sensibilité au froid.

Mais ce n’est pas tout. A en croire des chercheurs de l’Université Brown à Providence (Rhode Island), l’hypothyroïdie impacterait aussi les fonctions cérébrales, favorisant l’apparition de la maladie d’Alzheimer.

En épluchant les dossiers médicaux de 7 843 personnes nouvellement diagnostiquées avec une démence, les auteurs ont relevé que 102 patients souffraient d’hypothyroïdie et 133 d’hyperthyroïdie. Ils ont surtout constaté que les personnes souffrant d’hypothyroïdie avaient quasiment un risque deux fois plus grand (+80%) de développer la maladie d’Alzheimer. Alors qu’aucun lien n’a été établi avec l’hyperthyroïdie

Une association médicamenteuse

Et lorsque les chercheurs ont examiné les personnes qui prenaient des médicaments pour traiter leur manque d’hormones thyroïdiennes, ils ont découvert qu’elles étaient trois fois plus susceptibles de développer une démence que celles qui n’en prenaient pas. Pour les auteurs, l’une des explications vient du fait « que les personnes qui ont besoin d’un traitement souffrent d’une forme plus avancée d’hypothyroïdie ».

Pour le moment, ce travail n’est qu’observationnel. Difficile donc d’établir un réel lien de cause à effet. Les scientifiques insistent tout de même sur l’importance d’étudier « les problèmes de thyroïde en tant que facteur de risque possible de la maladie d’Alzheimer. Et ce, en vue de la mise au point de traitements qui pourraient prévenir ou au moins ralentir le déclin cognitif irréversible. »

A noter : Comme le précise l’Assurance-maladie : « la carence en iode est la première cause d’hypothyroïdie dans le monde. Dans les pays à niveau socio-économique élevé, où l’iode est suffisamment présent dans l’alimentation, les causes principales sont les maladies auto-immunes et les causes iatrogènes (dues à des médicaments ou à un acte médical). »

  • Source : American Academy of Neurology

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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