Priapisme : quand l’érection dure trop longtemps

23 juin 2022

Si l’obtention d’une érection est souvent souhaitable et souhaitée par les hommes, son maintien ne doit pas s’éterniser pour autant. C’est ce qui se produit dans le priapisme. Cette pathologie n’est pas à prendre à la légère, car sans prise en charge, elle peut entraîner des troubles de l’érection.

Historiquement, le priapisme tire son nom de Priape, dieu grec de la fertilité, venu au monde avec des attributs démesurés. Sur le plan médical il s’agit, selon le Manuel Merck, d’une « érection anormale, douloureuse et non accompagnée de désir sexuel ». L’incidence de la maladie est difficilement quantifiable. Le site internet du service d’urologie de l’Hôpital Henri Mondor (Créteil) l’estime tout de même à 1,5 pour 100 000 hommes et par an. Une incidence toutefois qui paraît à la hausse, « avec l’accroissement des prescriptions d’injections intra-caverneuses ».

Une érection inhabituelle

Sa durée et la douleur qu’elle entraîne souvent ne sont pas les seules différences avec une érection spontanée. Dans le cas du priapisme, il n’y a pas d’éjaculation. De même, les corps caverneux sont durs tandis que le gland et le corps spongieux de la verge restent mous.

Des origines diverses

Le priapisme survient brutalement, sans cause apparente. Sa cause principale reste le recours aux auto-injections intra-caverneuses de papavérine ou de prostaglandine. Destinées à traiter certaines dysfonctions érectiles, ces dernières agissent parfois de manière très radicale… L’érection obtenue évolue ainsi, dans certains cas, vers un priapisme. Ce dernier toutefois, peut également avoir une origine pathologique : un accident ischémique, une tumeur de la verge ou une drépanocytose par exemple. Enfin quelques médicaments – antidépresseurs, antihypertenseurs, anticoagulants – sont susceptibles de provoquer cette douloureuse manifestation.

Mais le priapisme ne concerne pas que les adultes. Les enfants, notamment ceux qui souffrent d’une leucémie, peuvent également en être victimes.

Quels traitements ?

Des compresses d’eau froide, des poches de glace sont généralement posées dans l’immédiat. Mais un traitement médical est souvent nécessaire, parfois dans l’urgence. Le choix des médicaments administrés dépend naturellement de l’origine du problème.

En cas de priapisme rebelle enfin – une durée supérieure à 4 heures– il peut être nécessaire de décomprimer le corps caverneux en aspirant le sang qui l’emplit. Cette intervention est réalisée – sous analgésie – au moyen d’une aiguille de fort calibre. Lorsque cette approche n’a pas été suffisante, des traitements plus invasifs peuvent être nécessaires.

Même lorsqu’une détumescence de la verge est obtenue, le risque de dysfonction érectile – temporaire ou permanente – est réel. La précocité du recours à la chirurgie semble la meilleure garantie.

  • Source : http://urologie-chu-mondor.aphp.fr - Manuel Merck, Quatrième Edition

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