Diagnostic préimplantatoire : préserver l’enfant à naître

21 novembre 2012

Permettre à un couple, même s’il est potentiellement porteur d’une maladie génétique grave, de mettre au monde un enfant en bonne santé. C’est l’objet même du diagnostic préimplantatoire (DPI). Trois centres en France, peuvent le pratiquer : à l’hôpital Arnaud de Villeneuve (Montpellier), à l’hôpital Antoine Béclère (Clamart) et au CMCO de Schiltigheim, près de Strasbourg. En France, le recours à cette technique est strictement encadré par la Loi de Bioéthique. D’autres pays en revanche, sont moins regardants…

« Pour bénéficier d’un DPI en France, l’un des membres du couple doit être porteur d’une maladie génétique grave et incurable », souligne le Pr Samit Hamamah, professeur de médecine et biologie de la reproduction au CHRU de Montpellier. Une fois considérés comme « éligibles », les futurs parents sont pris en charge par l’équipe d’un des centres agréés.

Un DPI est toujours réalisé sur des embryons obtenus par fécondation in vitro (FIV). Dans les trois jours, une ou deux cellules embryonnaires sont prélevées pour être analysées. L’objectif est de dépister une anomalie génétique transmise par l’un des deux parents. Une fois que les embryons qui en sont porteurs sont écartés, les embryons sains peuvent être implantés dans l’utérus de la mère.

« Des marchands de tapis »

En Espagne et en Belgique, de nombreuses cliniques font commerce de ces techniques de DPI. L’une d’entre elles, basée à Barcelone, a par exemple récemment diffusé un communiqué annonçant la « naissance du premier bébé sain d’un père présentant 2 anomalies chromosomiques, grâce à une technique innovante de procréation assistée ». Or « cela n’a rien d’extraordinaire », assure Samir Hamamah.

Selon lui, il s’agit ni plus ni moins « d’un coup de pub. Cette clinique a des pratiques de marchands de tapis. Et je pèse mes mots. Elle vend des ovocytes aux couples – les ¾ d’entre eux sont français – qui souffrent d’un déficit de dons de gamètes dans leur pays »..

A la différence des équipes françaises, les généticiens espagnols ou belges utilisent une technique – « déjà connue et largement employée mondialement » souligne le Pr Hamamah : la CGHrapide. Elle permet de passer en revue de façon systématique 24 chromosomes de l’embryon, à la recherche de tout défaut génétique. « En France, la loi n’autorise par cette pratique, considérée comme eugéniste », conclut-il.

Aller plus loin : Consultez la loi de Bioéthique.

  • Source : interview du Pr Samir Hamamah, professeur de médecine et biologie de la reproduction du CHRU de Montpellier, 15 novembre 2012, Agence de la Biomédecine, 15 novembre 2012 ; Clinique Eugin, 6 novembre 2012

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