Football US : des cerveaux en bouillie!

30 octobre 2013

« Je n’ai jamais vu autant d’anomalies au niveau de l’activité cérébrale » ! C’est en effet ce qu’a constaté le neurologue britannique Adam Hampshire (Londres) à la lecture de scanners de joueurs de football américains retraités ! Les détails de son travail sont publiés dans la revue Scientific Reports.   

De nombreuses études ont déjà mis en évidence un risque supérieur de lésions cérébrales parmi les joueurs professionnels de football américain. Mais cette fois-ci, le Dr Hampshire et son équipe de l’Imperial College de Londres suggèrent que ces sportifs présenteraient également des déficits qui ne seraient pas forcément perceptibles aux tests cliniques…

Les auteurs se sont intéressés à 13 footballeurs retraités. Ces derniers devaient tout bonnement disposer – le plus rapidement possible – des ballons de couleur dans une série de tubes. Le même exercice a été demandé à 60 volontaires sains qui ont constitué le groupe ‘contrôle’.

Des scanners réguliers…

Au final, ces derniers ont effectivement réalisé de meilleures performances mais la différence a été jugée « modeste » par les médecins. En revanche, la lecture des IRM fonctionnelles du cerveau des anciens footballeurs a révélé « de manière frappante, des anomalies au niveau des lobes frontaux ». Présents dans chacun  des hémisphères, ces derniers constituent en quelque sorte les disques durs du cerveau. Ils « gèrent » ainsi la parole et le langage, le raisonnement, la mémoire, la capacité de prise de décision et encore de jugement, les mouvements etc.

Pour expliquer leurs résultats, les auteurs mettent en avant les chocs répétés reçus au niveau de la tête par ces footballeurs. Un constat sans surprise… Ils appellent toutefois leurs confrères médecins à mettre au point des tests cliniques plus approfondis pour détecter certains déficits. Ils demandent enfin à ce que les joueurs actuellement en activité bénéficient de scanners cérébraux à l’aube de chaque début de saison…

Ecrit par : David Picot – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

  • Source : Scientific Reports, 17 octobre 2013

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