Les joueurs de football américains frappés au cerveau…
10 septembre 2012
Ce n’est pas d’hier que les sports de contact sont accusés de présenter des risques pour le cerveau. La boxe en son temps, a déjà été pointée du doigt, accusée d’être à l’origine de traumatismes crâniens sévères. C’est désormais au tour du football américain d’être soupçonné. Selon une étude américaine publiée dans la revue Neurology, les maladies cérébrales dégénératives seraient plus fréquentes parmi les joueurs professionnels que dans la population générale.
Mené au sein de l’Institut national pour la sécurité et la santé à Cincinnati (Ohio), ce travail a porté sur 3 439 anciens footballeurs âgés en moyenne de 57 ans. Tous avaient joué pendant au moins 5 ans en Ligue nationale de football (NFL) durant la période 1959-1988.
Au moment de l’étude, 10% des participants étaient déjà décédés et ce sont leurs certificats de décès qui ont été analysés par les auteurs. Ils se sont surtout intéressés aux victimes de la maladie d’Alzheimer, de la maladie de Parkinson et de la maladie de Charcot. Aux Etats-Unis, cette affection dégénérative est plus connue sous le nom de « maladie de Lou Gehrig », un joueur de baseball renommé, qui en est mort à l’âge de… 38 ans. Egalement appelée sclérose latérale amyotrophique (SLA), cette affection provoque un affaiblissement puis une paralysie totale des jambes et des bras, des muscles respiratoires, ainsi que des muscles impliqués dans la déglutition et l’élocution.
De ce travail, il ressort que les joueurs professionnels seraient trois fois plus exposés au risque de décès par suite d’une maladie affectant les cellules cérébrales. S’agissant de la maladie d’Alzheimer et de la SLA, le niveau de risque serait même multiplié par quatre. Parmi les 334 sujets qui étaient décédés, sept souffraient en effet de la maladie d’Alzheimer et sept autres, de SLA.
Comme le suggère le Pr Everett J. Lehman, qui est l’auteur principal de cette étude, dans tous les cas, « l’élément déclencheur (de la maladie) pourrait être une encéphalopathie traumatique chronique ». Cette affection peut être la résultante de coups violents et répétés à la tête. Egalement retrouvée chez certains boxeurs, l’encéphalopathie traumatique chronique entraîne, selon la définition apportée par le site de la Faculté de Médecine de Rennes 1, « une détérioration de la personnalité, des troubles de la mémoire (…) pour finalement donner un tableau démentiel ».