La flore vaginale, délicate et fragile

22 avril 2011

La flore génitale féminine – celle du vagin et de la vulve – possède un équilibre fragile, assuré par plusieurs milliards de bactéries. Parmi ces dernières, les lactobacilles ont pour fonction de maintenir une acidité suffisante au pH vaginal. Dans ces conditions, l’appareil génital féminin est naturellement défendu contre la prolifération de bactéries nuisibles, ou pathogènes. Pourtant, il arrive que cet équilibre soit rompu. La vaginose bactérienne ou la candidose sont les manifestations les plus fréquentes de ce déséquilibre.

La candidose vulvo-vaginale. Environ 70 % des femmes présenteront une infection vulvaire ou vaginale au cours de leur vie. C’est dire si la chose est commune. Dû à un champignon microscopique qui porte le joli nom de Candida albicans, la candidose se caractérise par des pertes inodores, épaisses et blanchâtres (du latin albus, alba), ainsi que par des démangeaisons localisées et des sensations de brûlure au moment des rapports sexuels.

La vaginose bactérienne représente environ 50% à 60% de toutes les infections de la vulve et du vagin. Elle n’a pas d’origine connue et se manifeste par la prolifération de bactéries anaérobies – qui ne se développent qu’en l’absence d’oxygène – dans le vagin. « Souvent la femme ne s’en rend pas compte car la maladie peut être asymptomatique », explique le Pr Damien Subtil, gynécologue au CHU de Lille. Dans certains cas toutefois, « une odeur de poisson peut évoquer ce déséquilibre de la flore ».

La candidose vulvo-vaginale comme la vaginose bactérienne sont souvent récurrentes. Pour minimiser les risques, maintenez une bonne hygiène intime et suivez ces quelques conseils :

– Lavez-vous quotidiennement en utilisant un savon doux, au Ph neutre. Rincez abondamment et séchez soigneusement mais sans brutalité. C’est un environnement fragile;

– Évitez les douches vaginales et les irritants comme les savons forts et les déodorants intimes. Les douches vaginales risquent aussi, de modifier l’équilibre naturel de la flore vaginale ;

– Après la selle, essuyez-vous toujours d’avant en arrière, en direction de l’anus. Jamais l’inverse, vous pourriez « importer » des germes fécaux jusqu’à la vulve ;

– Évitez de porter des pantalons serrés, des collants dépourvus d’entre-jambes en coton, et d’autres vêtements (maillots de bain, collants) qui retiennent l’humidité ;

– Ne prenez pas d’antibiotiques sans prescription médicale. Ces médicaments peuvent détruire les bactéries protectrices du vagin. Leur abuse peut aussi, être à l’origine du développement de résistances bactériennes.

  • Source : Interview du Pr Damien Subtil, gynécologue au CHU de Lille, 31 mars 2011 ; Family Health International (FHI) ; site Internet du Dr Gilles Desaulniers Professeur adjoint de clinique du Département d'Obstétrique-Gynécologie de l'Université Mc Gill, 11 avril 2011.

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