Cancers, maladies oculaires : une nouvelle biothérapie prometteuse

14 avril 2011

Des scientifiques français viennent d’évaluer avec succès une nouvelle biothérapie sur la souris et le lapin. Travaillant à partir d’un nouveau récepteur cellulaire, qui a la propriété de favoriser la prolifération vasculaire, ils ont obtenu la régression de tumeurs cancéreuses, et à la résolution de certaines pathologies oculaires. Voilà, qui mérite explications…

Cette découverte pourrait s’avérer d’une importance capitale. Elle est le fruit d’une collaboration entre les équipes de Philippe Le Bouteiller (INSERM/CNRS Toulouse) et d’Armand Bensussan (INSERM-hôpital Saint-Louis, Paris). Elles ont travaillé à partir du récepteur CD-160, récepteur des cellules endothéliales qui a favorisé l’angiogénèse dans les tumeurs cancéreuses. Suite à leurs observations, les chercheurs ont développé un anticorps monoclonal spécifiquement dirigé contre ce récepteur.

Chez des souris porteuses de tumeurs hautement agressives comme le mélanome cutané, ils ont testé cette nouvelle biothérapie en association avec une chimiothérapie. Cette stratégie a permis de réduire significativement le rythme de croissance de la tumeur, prolongeant la survie des animaux. Chez les lapins, ils ont reproduit des pathologies humaines (rejet de greffe cornéenne, brûlures…) avant de les traiter avec l’anticorps CD-160. Au final, ils ont également constaté une diminution du développement de nouveaux vaisseaux.

« Cette nouvelle thérapie est originale, car elle induit directement la mort des cellules qui tapissent les vaisseaux et sont en pleine prolifération », explique Philippe Le Bouteiller. « Elle diffère des traitements antiangiogéniques actuellement utilisés, qui ciblent le facteur (de croissance vasculaire, n.d.l.r.) VEGF ».

A condition que ses tests chez l’Homme soient couronnés de succès, cette nouvelle cible thérapeutique pourrait donc représenter une alternative pour les patients résistants aux traitements actuels. Elle pourrait aussi ouvrir de nouvelles perspectives dans la prise en charge de certaines formes de dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA)

  • Source : CNRS, INSERM, 12 avril 2011

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