Allergies : et si tout se jouait pendant la prime enfance ?
18 février 2004
Jusqu’à son premier anniversaire votre enfant a toujours eu ” la goutte ” au nez… Entre otites, rhinopharyngites et rhumes en tous genres, il a même souvent eu de la fièvre. Souvenirs épuisants, certes. Mais pour lui, c’est peut-être le signe d’une bonne santé.
Lors des premiers mois de vie, les infections avec poussées de fièvre ne sont pas si graves. Mieux, elles nous protégeraient des allergies. C’est ce que viennent de découvrir Keoki Williams et ses collègues, de l’Institut national des Allergies et des Maladies Infectieuses (NIAID) aux Etats-Unis.
” Les allergies, notamment l’asthme, n’ont cessé de monter en flèche ces dernières décennies. Surtout chez les jeunes “, rappelle Antony Fauci, directeur du NIAID. Pollution, alimentation, nouveaux modes de vie… y sont sans doute pour quelque chose. La fameuse hypothèse ” hygiéniste ” avancée par les biologistes voici quelques années, semble également de plus en plus probable. Selon cette thèse, dans nos sociétés modernes, les enfants vivent dans un environnement aseptisé, loin de tout microbe. Ce qui les empêche de stimuler leurs défenses immunitaires précocement, et les rend ensuite davantage vulnérables aux allergies.
Aujourd’hui, le travail de Keoki Williams renforce cette hypothèse. Les auteurs ont analysé le dossier médical de plus 800 enfants, de la naissance à l’âge de 6-7 ans. ” La moitié de ceux qui n’avaient jamais eu de fièvre avant un an s’est avérée sensible, à 6-7 ans, à au moins un allergène courant: acariens, poils de chat… Un phénomène observé chez moins d’un tiers de ceux qui avaient eu plus de deux accès de fièvre “, rapportent les chercheurs.
Reste à mieux comprendre les mécanismes de cette protection. Des infections à certaines bactéries pourraient jouer un rôle essentiel. De même que la présence au foyer de petits animaux comme les chiens, chats ou hamsters…