Les cabines de bronzage multiplient par trois le risque de mélanome

13 décembre 2025

Une étude américaine publiée dans la revue Science Advances confirme les dangers des cabines de bronzage, démontrant qu'elles triplent le risque de mélanome et causent des dommages à l'ADN sur l'ensemble de la surface cutanée.

Si l’on savait que les cabines UV sont néfastes pour la peau, une équipe de l’Université Northwestern(Chicago) et de l’Université de Californie à San Francisco, apporte une preuve supplémentaire que les lits de bronzage modifient l’ADN des cellules cutanées bien au-delà de ce que peut faire le soleil.

« Même sur la peau saine d’utilisateurs de cabines de bronzage, dans des zones sans grains de beauté, nous avons découvert des modifications de l’ADN prédisposant au mélanome, explique le Dr Pedram Gerami, professeur de recherche sur le cancer de la peau à l’Université Northwestern.

Un risque quantifié

Pour parvenir à ce constat, l’équipe a comparé les dossiers médicaux d’environ 3 000 utilisateurs de lits de bronzage à ceux de 3 000 personnes du même âge n’ayant jamais utilisé ce type d’appareil. Les résultats sont frappants : le mélanome a été diagnostiqué chez 5,1 % des utilisateurs de cabines de bronzage contre seulement 2,1 % des non-utilisateurs.

Après ajustement pour l’âge, le sexe, les antécédents de coups de soleil et les antécédents familiaux, l’utilisation de lits de bronzage reste associée à une augmentation de 2,85 fois du risque de mélanome, le cancer de la peau le plus mortel.

Des preuves au niveau moléculaire

Pour comprendre le mécanisme précis, les scientifiques ont utilisé de nouvelles technologies génomiques pour séquencer l’ADN de 182 mélanocytes individuels (les cellules produisant le pigment où débute le mélanome) provenant de trois groupes de donneurs.

Résultat : les cellules cutanées des utilisateurs de lits de bronzage portaient près de deux fois plus de mutations que celles des personnes n’en ayant jamais utilisé, et ces mutations étaient plus susceptibles d’être liées au mélanome.

« Lorsqu’on s’expose au soleil, jusqu’à 20 % de la peau peut être très endommagés, précise le Dr Gerami. Chez les utilisateurs de lits de bronzage, nous avons observé ces mêmes mutations dangereuses sur presque toute la surface cutanée. »

Des messages comme pour les cigarettes

« La plupart de mes patients ont commencé à se faire bronzer jeunes, à une époque où ils étaient vulnérables et n’avaient pas le même niveau de connaissances et d’éducation qu’aujourd’hui, continue Gerami. Ils se sentent lésés par l’industrie et regrettent leurs erreurs de jeunesse. » Pour le scientifique, les cabines de bronzage devraient porter des avertissements similaires à ceux figurant sur les paquets de cigarettes.

  • Source : https://dx.doi.org/10.1126/sciadv.ady4878

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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