Les antibiotiques à répétition, un facteur d’obésité ?

18 décembre 2017

L’absorption d’antibiotiques pourrait être un facteur de prise de poids. C’est ce que révèlent les rédacteurs de la Revue Prescrire. Ils estiment ainsi que « la prescription chez l’enfant est à évaluer au cas par cas, sans automatisme ».

Le surpoids et l’obésité pourraient être provoqués par l’antibiothérapie au cours des premières années de vie. La Revue Prescrire explique en effet que la flore intestinale perturbée par la prise de ces traitements serait en cause. Si l’obésité est la conséquence d’un déséquilibre de la balance énergétique entre les apports et les dépenses, elle peut aussi résulter de divers facteurs génétiques, endocriniens, environnementaux, sociaux, plus ou moins bien identifiés. Et certaines données évoquent aussi le rôle de la flore intestinale.

« Une infection, comme le nombre de prises d’antibiotiques, est susceptible de modifier la composition de la flore microbienne et d’interagir avec le système immunitaire. Ce qui aurait des conséquences à long terme sur la métabolisme énergétique », expliquent les rédacteurs de la Revue Prescrire.

Pour une prescription raisonnée

Au total, 7 études, regroupant près de 300 000 enfants montrent que l’obésité est plus fréquente en cas d’exposition aux antibiotiques avant l’âge de 2 ans. Et ce de manière proportionnelle au nombre de traitements. Deux autres travaux scientifiques ont mis en évidence une augmentation de 10 à 50% du risque d’obésité chez les enfants exposés à 4 cures ou plus durant leurs 2 premières années de vie, par rapport aux enfants non exposés.

« Bien que le niveau de preuves de toutes ces données soit faible, elles sont convergentes », indiquent les rédacteurs de la Revue Prescrire. « L’obésité, le surpoids ou la prise de poids semblent plus fréquents chez les enfants exposés durant les 2 premières années de vie à plusieurs cures d’antibiotiques par voie générale. »  Ils concluent ainsi que « la balance bénéfices-risques de la prescription d’antibiotiques chez un enfant est à envisager au cas par cas, sans banalisation, ni automatisme. ».

  • Source : La Revue Prescrire, N°140, décembre 2017

  • Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : Dominique Salomon

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