











Accueil » Santé Publique » Assurance maladie: bientôt le premier coup de pelle…
Chaque minute, le déficit de l’Assurance maladie se creuse de 20 000 euros ! L’heure de la réforme a sonné. Heureusement tout s’est accéléré depuis le 23 janvier, avec la publication du Rapport du Haut Conseil pour l’avenir de l’Assurance maladie.
Au ministère de santé, de la Famille et des Personnes handicapées, huit groupes de travail préparent le lancement du chantier. De son côté Jean-François Mattei, après de nombreuses consultations à l’étranger, enchaîne rendez-vous sur rendez-vous. Il en avait 19 cette semaine, plus de 50 sont encore à venir…
Ce temps de la concertation va ensuite rapidement laisser place à celui de la négociation. L’objectif du gouvernement est de proposer des solutions avant l’été 2004. Tout paraît en place en fait, pour que ce soit le thème central du traditionnel discours du Chef de l’Etat, le 14 juillet prochain… Quant au débat parlementaire, il est prévu à l’automne.
Responsables politiques, représentants des syndicats, des organisations mutualistes, de la CNAM, de la Fédération hospitalière… plusieurs membres du Haut Conseil pour l’avenir de l’Assurance maladie se sont donnés rendez-vous au Medec pour débattre de ce sujet ô combien d’actualité.
Même si certains d’entre eux comme le Pr Jean-Michel Dubernard, Président (UMP) de la Commission des Affaires culturelles, familiales et sociales de l’Assemblée nationale, plaident pour une ” modernisation ” plutôt qu’une réforme du dispositif, tous s’entendent sur la nécessité de repenser notre système de santé.
L’écueil des corporatismes…
” Nous sommes à la fin d’un cycle ” confirme Michel Chassang. Médecin généraliste, cet Auvergnat bon teint est le Président de la CSMF, la Confédération des Syndicats médicaux français. Et 2 problèmes majeurs se dégagent à l’unisson, la qualité et la répartition de l’offre de soins dans notre pays. En revanche, des divergences plus ou moins importantes apparaissent sur les façons d’aborder ces problèmes.
Pourtant, le succès ou l’échec, qu’il semble difficile d’envisager sereinement, tiennent en un mot: adhésion. L’adhésion de tous est en effet essentielle: personnel politique, syndicalistes, professionnels de santé et bien sûr… les patients. Comme le souligne le Dr Max Ponseillé, Président de la Fédération de l’Hospitalisation privée, la FHP, ” si chacun se comporte de façon figée et corporatiste, je ne vois pas comment le gouvernement pourra conduire une réforme de fond ”
Or à ce seul stade des discussions, les doutes quant à la réussite du projet fusent déjà. Quant il ne s’agit pas purement et simplement d’une sorte de motion de défiance par précaution. Une tentation à laquelle certains peuvent céder, comme des députés de l’opposition. Tel cet élu parisien venu au Medec en voisin, et pour qui ” cette réforme va demander des bouleversements dans chacun de nos comportements. Avons-nous un pouvoir qui va souhaiter conduire cette modification profonde ? Je ne sens pas cette volonté de mettre les mains dans le moteur “… Bref, le chemin vers la réforme paraît encore bien long. Et pendant ce temps le compteur défile, avec ses 20 000 euros chaque minute…
Source : de nos envoyés spéciaux au Medec, Paris, 16-19 mars 2004
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