Adénocarcinome pulmonaire : la survie à 3 ans a doublé depuis 2000

07 juillet 2025

La survie globale médiane des personnes atteintes d’adénocarcinome pulmonaire, la forme la plus courante de cancer du poumon, progresse en France, d’après les nouveaux résultats de l’étude française KBP-2020-CPHG. Des nouvelles pleines d’espoir.

Les nouveaux résultats de l’étude KBP-2020-CPHG, conduite par le Collège des pneumologues des hôpitaux généraux français dans 137 établissements (hors-CHU) publiés dans The New England Journal of Medicine Evidence, sont encourageantes.  

Le premier est que le taux de survie globale (c’est-à-dire quelle que soit la cause du décès) à 3 ans après un diagnostic du cancer du poumon est passé de 16,3 % en 2000 à 38,6 % en 2020. Autrement dit, 38,6 % des personnes sont encore en vie 3 ans après le diagnostic. 

La survie globale médiane a suivi la même dynamique : elle plus que doublé en deux décennies (8,5 mois en 2000 ; 20,7 mois en 2020). Cela signifie que 50 % des patients étaient encore en vie 20,7 mois après le début du suivi en 2020. 

Un constat : la proportion d’adénocarcinomes a nettement progressé, représentant 56,1 % des cancers pulmonaires en 2020 contre moins d’un tiers en 2000. Il y a plusieurs types de cancers du poumon. Les cancers bronchiques non à petites cellules (plus de 80 % des cas) regroupent les adénocarcinomes (60 %), les carcinomes épidermoïdes (30 %) et, plus rarement, les carcinomes à grandes cellules. Bien plus rares, les cancers bronchiques « à petites cellules », représentent environ 15 % des cas. 

L’importance du sexe et du stade du cancer lors du diagnostic

L’écart qui avait été constaté entre les femmes et les hommes en 2000 existe toujours en 2020 : 45,1 % des femmes avec un adénocarcinome étaient en vie à 3 ans, contre 34,2 % des hommes. D’un autre côté, la part des femmes dans les personnes ayant reçu un diagnostic d’adénocarcinome s’est totalement transformée : elle est passée de 24,5 % à 40,4 %. Celle des patients de plus de 80 ans a également doublé. 

De plus, le stade du cancer au moment précis du diagnostic est important et conditionne la survie, allant en 2020 de 21,3 % chez les patients atteints d’une maladie métastatique au moment du diagnostic à 84 % chez ceux atteints d’une maladie de stade I (une forme localisée du cancer, que l’on peut facilement opérer). 

Les progrès grâces aux thérapies ciblées

Plusieurs avancées ont contribué à améliorer la prise en charge : qualité croissante des examens d’imagerie, développement de la chirurgie mini-invasive et robotique, renforcement des stratégies péri-opératoires et classification histologique plus précise grâce à l’immunomarquage. Cette technique permet de détecter, dans un tissu tumoral, la présence de protéines spécifiques (à l’aide d’anticorps). Ceci pour préciser le type de cancer (histologie) en identifiant des marqueurs caractéristiques. Précisément, dans le cancer du poumon, elle aide à différencier les sous-types de cancers bronchiques non à petites cellules (adénocarcinome, carcinome épidermoïde, etc.) et oriente le choix du traitement. 

De plus, l’introduction des plateformes de biologie moléculaire a permis d’identifier des mutations ciblables propre à chaque tumeur (EGFR, ALK, ROS1). En 2020, les patients porteurs de ces altérations et traités par thérapies ciblées avaient un taux de survie globale à trois ans de 36 %, contre 18,5 % en l’absence de mutation. Parmi les patients atteints d’une maladie métastatique sans les altérations moléculaires mentionnées ci-dessus, le taux de survie globale à 3 ans était de 36,2 % avec une immunothérapie de première intention contre 14,3 % sans immunothérapie, et la survie globale médiane était de 21,0 mois contre 4,2 mois. 

L’immunothérapie prolonge la survie des personnes en cas de métastases

Chez les patients sans altérations moléculaires que l’on peut cibler par immunothérapies, les médicaments de première ligne a permis d’élever le taux de survie globale à 3 ans à 36,2 %, contre 14,3 % sans immunothérapie. La survie médiane est passée de 4,2 à 21 mois. 

  • Source : Debieuvre D, Falchero L, Molinier O, et al. Survival of Patients with Lung Adenocarcinoma Diagnosed in 2000, 2010, and 2020. NEJM Evid. 2025 Jul;4(7):EVIDoa2400443. doi: 10.1056/EVIDoa2400443. Epub 2025 Jun 24. PMID: 40552964 ; site de l’Institut Curie Cancer du poumon (vu le 7 juillet 2025).

  • Ecrit par : Hélène Joubert ; Édité par Dorothée Duchemin

Destination Santé
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