Au bout du chemin, l’autonomie…

24 janvier 2007

Préparer un repas, réaliser une mosaïque ou une poterie, aller au musée… A l’hôpital de la Pitié-Salpétrière, la rééducation des victimes d’un accident de la route ou d’un AVC ne passe pas seulement par les salles de travail « classiques ». Bien au contraire…

« Notre objectif premier est d’aider nos patients à reconquérir une certaine autonomie, afin qu’ils se débrouillent chez eux » explique le Pr Michel Perrigot, chef d’orchestre du service de Médecine Physique et de Réadaptation fonctionnelle. Un service qu’il connaît dans les moindres détails, pour y être entré comme… interne en 1970.

Dans ce bâtiment de trois niveaux, plus d’un malade sur deux souffre d’hémiplégie. Cette paralysie d’une moitié du corps est consécutive à un accident vasculaire cérébral (AVC). Un handicap bien souvent associé à d’autres, comme l’aphasie. « Le deuxième sergent recruteur de notre service » poursuit le Pr Perrigot, « c’est tout ce qui touche à la traumatologie ».

Dans ces murs, les patients apprennent à redevenir autonomes. Etape après étape. « Ils commencent par réapprendre à se retourner dans leur lit. Puis selon les cas, à s’asseoir au bord du lit, à retrouver leur équilibre, à se déplacer avec ou sans fauteuil roulant, à s’asseoir… ». Et ce n’est pas fini. Ils doivent ensuite reprendre le chemin des toilettes et retrouver comment se laver, s’habiller, manger seuls… Il s’agit de reconquérir le quotidien en somme, en se réappropriant aussi des lieux familiers. Comme la cuisine.

Cuisine ou bricolage ?

C’est l’une des curiosités du premier étage. Une vraie cuisine, toute équipée. Four, plaques à induction, réfrigérateur, cafetière, plan de travail, évier et même un lave-linge ! Tout y est. « Dans cette cuisine, on prépare de vrais repas. Le but est que le patient y exécute une tâche du début jusqu’à la fin. Se faire un café, préparer un plat voire un repas complet, de l’entrée au dessert ».

Outre les gastronomes, les bricoleurs trouvent leur compte dans ce service pas comme les autres. Un peu plus loin, dans une salle qui ressemble au premier coup d’oeil à un atelier de menuiserie. Des scies, des marteaux, des madriers… « La rééducation et la réadaptation passent aussi par ces activités plus ludiques. C’est primordial pour aider le patient à retrouver l’envie de réaliser des choses par lui-même ». Et regagner par la même occasion, une confiance enfuie.

« Ce qui pose le plus de problème à un hémiplégique, c’est la main » poursuit Michel Perrigot. La main, qui fait le propre de l’homme… « Ce n’est évidemment jamais garanti, mais en général c’est ce qui revient en dernier. Je ne cesse de répéter à mes patients qu’ils ne doivent pas attendre d’avoir récupéré l’usage de leurs mains pour réaliser les gestes du quotidien ». Paroles d’expert.

  • Source : Reportage au service de Médecine Physique et de Réadaptation fonctionnelle, CHU Salpétrière, Paris, janvier 2007

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