Automédication : les AINS ne sont pas des bonbons à la menthe…

18 mars 2003

Est-ce une évidence ? Elle n’est pas nécessairement partagée. Un industriel lance ainsi une forme « qui fond rapidement dans la bouche, sans eau (et parfumée) à la menthe et au citron » de son antalgique vedette, l’ibuprofène.

Lancement limité pour l’heure au Royaume Uni et aux Pays-Bas, mais qui ne saurait manquer de gagner nos contrées. L’ibuprofène est en effet un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) des plus populaires : il est présent dans 47 médicaments vendus en France, très souvent sans ordonnance.

Longtemps réservés à la prescription médicale ils ont été mis à libre disposition du public avec une dose thérapeutique diminuée de moitié. Pour certains syndicats de médecins cette approche ajoutait, au risque d’un mauvais usage, le danger de voir le malade doubler la dose si elle s’avérait insuffisante ! Plus récemment Tom MacDonald, de l’université de Dundee, a démontré que l’ibuprofène diminue l’effet cardio-protecteur de l’aspirine. Des malades cardiaques, traités par aspirine pour éviter une récidive d’accident vasculaire, ont eu un risque deux fois plus élevé de mourir que les patients qui prenaient de l’aspirine seule, ou associée à un autre anti-douleur.

Les excipients parfumés, c’est bien sympa. Mais tout ce qui tend à banaliser l’utilisation du médicament est potentiellement dangereux. Alors ne prenez pas d’AINS sans un conseil professionnel formel. Une prescription médicale bien sûr. Ou si vous demandez conseil à un pharmacien, n’oubliez jamais de l’informer complètement des médicaments que vous prenez déjà. Il n’en est aucun d’anodin.

  • Source : FDA, 4 mars 2003

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