











Dans la revue The Lancet Oncology, Jonas Hugosson et ses collègues de l’Institut des sciences cliniques de Göteborg, expliquent avoir suivi 20 000 hommes de 50 à 65 ans au début de l’étude, il y a… 14 ans. La moitié s’est vue proposer un dépistage systématique du cancer de la prostate. L’autre moitié constituant le groupe « contrôle ».
Le dépistage consistait en un dosage de l’antigène prostatique spécifique (PSA), une protéine produite par la prostate. En présence d’un taux élevé, les participants devaient alors subir un toucher rectal suivi d’une biopsie prostatique.
Au final, les auteurs ont constaté que la mortalité par cancer de la prostate était deux fois moins élevée dans le groupe « dépistage ». Faut-il pour autant proposer ce dernier à grande échelle ? Dans un commentaire de l’étude, le Pr David Neal de Cambridge (Royaume-Uni) reste très mesuré. « Ces résultats confirment que le dosage du PSA et le diagnostic précoce permettent effectivement de réduire la mortalité. Cependant, ce constat n’implique pas que le dépistage du cancer de la prostate doive être introduit à grande échelle, dans tous les pays ».
Neal fait ici directement référence aux principaux inconvénients du dosage systématique du PSA :
– Il peut être faussement négatif et rassurer à tort le patient ;
– Il peut aussi « détecter des cancers d’évolution lente ou des formes tardives pour lesquels aucun soin n’aurait été nécessaire », précise également la Haute Autorité de Santé (HAS) française. Autrement dit, il peut entraîner la mise en place de traitements aux conséquences parfois lourdes chez des patients qui n’en avaient pas besoin…
Aller plus loin : Eléments d’information des hommes envisageant la réalisation d’un dépistage individuel du cancer de la prostate (rapport de l’ANAES – ex HAS- de septembre 2004)
Source : Lancet Oncology, 30 juin 2010 – HAS, Eléments d’information des hommes envisageant la réalisation d’un dépistage individuel du cancer de la prostate, septembre 2004
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