Cancer du col : la prévention vaccinale encore peu utilisée

Aux Etats-Unis, « une minorité d’adolescentes est vaccinée contre les infections à papillomavirus humain (HPV) », regrettent des médecins de Baltimore qui se sont penchés sur la question. En France, la situation semble légèrement plus favorable. Etat des lieux.

Le Pr Kathleen Tracy et son équipe de la Faculté de médecine du Maryland, ont étudié les dossiers médicaux de 9 600 étudiantes. Toutes étaient « éligibles à la vaccination anti-HPV » et se sont vues proposer une vaccination gratuite par le Centre médical de leur université. Le coût de la vaccination ne devait donc pas constituer un obstacle, en théorie du moins..

Entre les mois d’août 2006 et 2010 pourtant, seules 2 600 de ces jeunes femmes (soit 39%) se sont engagé dans le schéma vaccinal de 3 doses. Et un tiers de ces adolescentes seulement, est allé jusqu’à son terme. Soit un total de 780 jeunes vaccinées. Selon Kathleen Tracy, ce résultat décevant doit être mis sur le compte du manque de sensibilisation et d’information. « Les médecins doivent encourager leurs patientes à se faire vacciner », explique-t-elle. « Au même titre que les parents d’ailleurs, qui doivent aborder le sujet avec leurs filles ».

En France, deux vaccins préventifs sont actuellement disponibles contre le cancer du col de l’utérus : Cervarix® et Gardasil®. Fin 2009, d’après l’Assurance-maladie, 1,2 million de jeunes filles de 15 à 23 ans avaient reçu au moins une dose. Quant aux chiffres de l’Institut de Veille sanitaire, ils sont particulièrement centrés sur les14-17 ans. En 2008, le taux de couverture vaccinale (schéma complet) parmi les jeunes filles de cet âge variait de 15,5% à 27,7%.

Rappelons qu’en France, la dose de vaccin coûte environ 130 euros. Elle est prise en charge par l’Assurance-maladie à hauteur de 65% (hors remboursement des organismes complémentaires). Comme le rappelle l’Institut national du cancer (INCa), « la vaccination préventive contre certains types d’HPV est d’autant plus importante que la prévention de la transmission des HPV est difficile. Le virus étant présent sur l’ensemble de la zone anogénitale, l’utilisation du préservatif n’est que partiellement efficace ».

Aller plus loin : Le cancer du col de l’utérus en France, Etat des lieux 2010 (INCa)

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  Source : American Association for Cancer Research, 9 novembre 2010 – INCa, Le cancer du col de l’utérus en France, Etat des lieux 2010