Charbon : quand le CDC communique…

30 novembre 2001

A 10 jours de distance, deux dirigeants du Center for Disease Control and Prevention (CDC) d’Atlanta viennent d’émettre deux analyses diamétralement opposées de la façon dont la crise du charbon a été gérée outre-Atlantique.
Voilà qui fait désordre… Avec cinq morts pour 18 sujets contaminés, le phénomène a marqué les esprits. Et ces querelles d’experts gâchent l’ambiance. Explication d’une communication mal gérée…

Le 17 novembre dernier dans le très britannique Lancet, Bradley Perkins octroie un satisfecit à l’Institution. Chef de service au CDC, il s’est intéressé à la seule forme pulmonaire de la maladie. ” Sur les 10 sujets qui ont développé la maladie, quatre sont décédés “, souligne-t-il. Sans prendre en compte un cas supplémentaire comptabilisé une semaine plus tard… Comme ” des études antérieures (ont montré que) le taux de survie est habituellement de 15%, avec 60% nous sommes largement au-dessus. Sans une réaction rapide du CDC, le nombre de victimes aurait été plus conséquent “.

Dix jours plus tard, le Directeur du CDC douche cet enthousiasme. Le Dr Jeffrey Koplan n’hésite pas à parler, au Quotidien du Médecin, de la ” lenteur ” du CDC. ” Nous avons eu besoin de quelques jours d’apprentissage car pratiquement aucun de nos experts n’avait vu un cas de charbon de sa vie “.

Koplan en profite également pour dénoncer le manque de moyens, qui a pénalisé son établissement. ” Nous travaillons dans des locaux rongés par les termites. Les plafonds fuient et (tout cela) met en danger nos laboratoires et nos ordinateurs “. Et aussi les malades…

  • Source : Le Quotidien du Médecin, 26 novembre 2001, The Lancet, 17 novembre 2001

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