Contre les virus, un traitement en or !
08 janvier 2018
Kateryna Kon/shutterstock.com
Contre les bactéries, il y a des antibiotiques. Mais contre les virus, il existe peu de traitements. Et lorsqu’ils sont disponibles, ceux-ci sont spécifiques à un seul microbe. Un candidat traitement pourrait bien un jour permettre de combattre tous les virus. Développées par des chercheurs suisses, des nanoparticules d’or seraient la voie à suivre.
Injecter des nanoparticules d’or pour tromper les virus en imitant les cellules humaines. Voici la méthode mise au point par des chercheurs suisses* pour traiter toute infection causée par un virus. En pratique, « les virus se lient aux nanoparticules d’or injectées dans l’organisme, pour les infecter. C’est alors que ces éléments utilisent la pression locale produite par ce mécanisme d’attachement pour « casser » les virus, leur faisant perdre ainsi toute toxicité », expliquent les scientifiques. « Cette pression propose une solution non-toxique, contrairement aux alternatives actuelles. »
Des expériences concluantes ont été conduites in vitro sur des tissus infectés par l’herpès simplex virus, le papillomavirus, le respiratoire syncytial virus, la dengue et le VIH. D’autres tests ont permis de guérir des souris.
Une solution très attendue
Nous disposons déjà de traitements contre certains virus, mais il en existe encore de nombreux contre lesquels la science reste impuissante. Comme Ebola par exemple. Le développement d’un antiviral à large spectre, c’est-à-dire qui traiterait indifféremment tous les virus, est un objectif pour plusieurs raisons.
D’abord donc, un traitement unique apporterait une réponse pour lutter contre tous les virus mortels contre lesquels il n’existe aucun traitement. Ensuite, « certains pays ne disposent pas forcément des outils nécessaires pour établir des diagnostics précis, et ont donc besoin de traitements non spécifiques », notent les chercheurs.
Enfin, « cela permettrait également de freiner la résistance que l’humain crée aux antibiotiques », soulignent-ils. « Les médecins prescrivent souvent ces traitements lors d’infections virales, puisqu’il n’existe pas de médicament. Mais les antibiotiques sont efficaces contre les bactéries uniquement. Et cette utilisation à outrance contribue au développement de mutations des virus, et à une résistance chez l’homme », concluent-ils.
*du Laboratoire des nanomatériaux supramoléculaires et interfaces – Constellium Chair (SUNMIL)
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Source : Ecole polytechnique fédérale de Lausanne, 18 décembre 2017
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Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet