Dîner tard altère le métabolisme
16 juin 2020
On a tous entendu ce conseil : « Pour bien digérer, bien dormir et ne pas grossir, il faut au moins deux heures entre le dîner et le coucher ». Cette phrase pleine de bon sens est-elle fondée scientifiquement ? Il semblerait que oui, selon une mini-étude réalisée aux États-Unis.
Le fait d’absorber son dernier repas plus ou moins longtemps avant de dormir a-t-il des conséquences sur le métabolisme, et donc le poids ? C’est ce qu’a cherché à déterminer une équipe de scientifiques de la John Hopkins University. Les résultats de leur étude, parue dans le Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism, valident en partie les conclusions de travaux précédents qui associaient, par exemple, la consommation d’aliments caloriques tard dans la journée au risque d’obésité.
Cette étude américaine a été menée sur un faible échantillon de 10 hommes et 10 femmes, plutôt en bonne forme physique. Tous ont ingéré le même dîner, à 18 heures un jour, puis à 22 heures un autre jour, et sont dans les deux cas allés se coucher à 23 heures. Résultat : en dînant à 22 heures et en se couchant une heure après, le taux de sucre dans le sang était plus élevé et la quantité de graisse brûlée plus faible que lorsque l’écart entre dîner et coucher était de 5 heures.
Diabète, obésité
Chenjuan Gu, première autrice de l’étude, précise qu’ « en moyenne, le pic de glucose après le dîner tardif était supérieur de 18% et la quantité de graisse brûlée inférieure de 10% » par rapport au dîner de 18 heures. Ces effets, observés à l’issue d’un seul repas, pourraient mener au diabète ou à l’obésité s’ils duraient dans le temps. Et ils pourraient être « davantage prononcés sur des personnes souffrant déjà d’obésité ou de diabète, connaissant déjà des troubles du métabolisme ».
Compte tenu de la faiblesse de l’échantillon, d’autres études seront nécessaires pour valider ces résultats. Mais aussi pour savoir si ces effets sont davantage causés par un comportement, comme dormir peu, ou par les rythmes biologiques du corps.
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Source : Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism, consulté le 11 juin 2020
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Ecrit par : Charlotte David - Edité par : Emmanuel Ducreuzet