Dysfonction musculaire : le chlorure de lithium, une piste prometteuse

20 avril 2015

Le chlorure de lithium, indiqué dans la dépression et le syndrome bipolaire, pourrait être efficace dans les syndromes myasthéniques congénitaux. Des chercheurs français ont ainsi montré sur un modèle animal, une diminution de la faiblesse et de la fatigabilité musculaire, principal symptôme de ces pathologies.

Les myasthénies congénitales sont des maladies rares touchant de 1 à 2 individus pour 500 000. Ces syndromes débutent habituellement dans la période néonatale, mais parfois plus tardivement au cours de l’enfance, de l’adolescence, voire à l’âge adulte. Ils se traduisent par une faiblesse musculaire des bras et des jambes, une atteinte oculaire, une atteinte des muscles faciaux et bulbaires (succion, déglutition, dysphonie). Ils se caractérisent par le dysfonctionnement de la transmission neuromusculaire.

Pour tester le chlorure de lithium sur ces pathologies, des chercheurs de l’INSERM, du CNRS et de l’Université Paris Descartes l’ont injecté une fois par jour dans le péritoine de souris présentant la forme humaine de la maladie. « Le composé restaurait en grande partie la structure altérée des synapses, ces structures qui permettent la transmission de l’information entre les cellules nerveuses », indique Laure Strochlic, principal auteur. « Il agit en inhibant une enzyme appelée GSK3 dans le muscle, ce qui permet de rétablir le déficit moteur causé par la maladie. » C’est ainsi que ce traitement a réussi à diminuer la faiblesse et la fatigabilité musculaire des rongeurs.

Les chercheurs cherchent désormais à ajuster le dosage et la durée du traitement. Ils envisagent un essai clinique pour tester l’efficacité du LiCl et d’autres inhibiteurs de l’enzyme GSK3 d’ici deux à trois ans.

  • Source : INSERM, 26 mars 2015

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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