Encéphalite à tiques : attention aux fromages au lait cru…

08 juillet 2025

Une nouvelle voie de contamination inquiète les autorités sanitaires françaises. Ce 8 juillet, l’Anses alerte sur plusieurs cas d'encéphalite à tiques liés à la consommation de produits laitiers non pasteurisés.

L’encéphalite à tiques, une maladie virale transmise habituellement par des piqûres de tiques, fait parler d’elle pour une raison inattendue : la consommation de fromages au lait cru. L’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) tire la sonnette d’alarme face à cette nouvelle voie de transmission, jusqu’alors inconnue en France.

Une maladie rare mais aux conséquences sérieuses

En France, environ une trentaine de cas d’encéphalite à tiques sont enregistrés chaque année. Bien que relativement rares, les impacts sanitaires de la maladie peuvent être importants. « 10 à 30 % des personnes infectées développent des symptômes, généralement pseudo-grippaux, explique l’Anses. Parmi les personnes symptomatiques, 20 à 40 % présentent des signes neurologiques de type méningite, qui peuvent entraîner des séquelles à long terme et une perte d’autonomie. »

Au-delà de l’impact humain, la maladie représente un coût économique estimé à 3 millions d’euros par an pour la France, incluant les soins médicaux et la perte de productivité des malades.

Le lait cru dans le viseur

En 2020, un événement inédit a marqué les spécialistes : un premier foyer d’infections lié à la consommation de fromages au lait cru a été identifié dans un département, dans l’Ain, où le virus n’était pourtant pas connu. Comment expliquer cette contamination ? Lorsqu’une tique porteuse du virus pique un animal producteur de lait, elle peut contaminer directement le lait de l’animal.

Les produits au lait cru de chèvre semblent particulièrement à risque et sont à l’origine de la majorité des cas de transmission alimentaire en Europe.

Par ailleurs, l’expertise de l’Anses a identifié des catégories de personnes plus à risques d’être contaminées du fait de leur exposition plus fréquente aux piqûres de tiques, comme les éleveurs et les forestiers. Ces derniers ont 13 fois plus de risque d’être infectés que la population générale.

Une expansion géographique préoccupante

Traditionnellement cantonnée à l’Alsace, la maladie étend désormais sa zone d’influence. Des cas sont effectivement signalés dans d’autres régions françaises, reflétant une tendance européenne d’augmentation des infections. La région Auvergne-Rhône-Alpes concentre les préoccupations des autorités, en raison de la présence confirmée du virus et du nombre important d’élevages caprins où les animaux pâturent à l’extérieur.

Des mesures de prévention renforcées

Face à cette situation, l’Anses préconise plusieurs mesures. En priorité, améliorer la surveillance en suivant non seulement les cas humains, mais aussi les chèvres et vaches, ainsi que les produits laitiers eux-mêmes.

Pour les éleveurs, des solutions pratiques existent : installer des clôtures pour limiter l’accès des animaux aux zones boisées propices aux tiques, pratiquer la rotation des pâtures, ou encore recourir à la pasteurisation du lait en cas d’urgence sanitaire.

Les amateurs de randonnée et de sorties en forêt peuvent se protéger en portant des vêtements longs et en vérifiant l’absence de tiques après leurs activités extérieures. Un vaccin existe également, particulièrement recommandé pour les personnes les plus exposées.

  • Source : Anses

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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