Et si remplacer la viande rouge par des sardines pouvait sauver des vies ?
12 avril 2024
Selon une étude publiée dans le British Medical Journal, remplacer la viande rouge par des poissons comme le hareng, les sardines ou les anchois, pourrait sauver, sur le long terme, jusqu'à 750 000 vies par an. Et réduire aussi la prévalence des handicaps dus à des maladies liées à l'alimentation.
Les preuves s’accumulent associant la consommation de viande rouge à des risques accrus de maladies non transmissibles – comme les cancers, les maladies cardiovasculaires, le diabète – qui représentent environ 70 % des décès dans le monde.
Ainsi, le Fonds Mondial de Recherche sur le cancer recommande une consommation de viande rouge inférieure à 300 g par personne et par semaine. Le ministère de la santé, dans son Plan national Nutrition Santé (PNNS), recommande, de son côté, une consommation inférieure à 500 g par semaine.
Problème, l’Agence de Sécurité sanitaires (Anses) estime que « 28 % des adultes consomment encore plus de 500 g de viande rouge par semaine ». Pour la santé, mais aussi pour la planète, une grande question demeure : par quoi remplacer la viande rouge ? Cette question, des scientifiques australiens et japonais se la sont posée très sérieusement.
Remplacer par du bon gras
Connaissez-vous les poissons « fourrages » ? Ce sont ces petits poissons, qu’ils soient d’eau douce ou de mer qui servent de nourriture aux carnassiers. Riches en acides gras polyinsaturés, en calcium et en vitamine B12, ils présentent aussi une faible emprunte carbone.
Problème, aujourd’hui, les trois quarts, y compris ceux capturés au large des côtes des pays du Sud confrontés à l’insécurité alimentaire et à la malnutrition, sont broyés en farine et en huile de poisson.
Sardine, hareng, anchois
Et si les sardines, harengs et anchois venaient remplacer la viande rouge ? En modélisant différents scénarios nutritionnels, les scientifiques ont montré que s’il était largement adopté pour la consommation humaine, le poisson fourrage pourrait potentiellement apporter des avantages en matière de santé publique, notamment en termes de réduction de maladies coronariennes. Précisément, cette approche pourrait éviter entre 500 000 et 750 000 décès liés à l’alimentation en 2050.
Ça c’est pour la théorie. Car l’offre de poisson fourrage reste limitée. Pour autant, selon les auteurs, « augmenter, ne serait-ce qu’un peu sa consommation quotidienne pour se rapprocher du niveau recommandé de 40 kcal aiderait déjà à réduire les décès dus aux maladies coronariennes, aux accidents vasculaires cérébraux, au diabète et au cancer de l’intestin de 2 % en 2050 ».