Faut-il accourir dès que bébé pleure ?
02 janvier 2014
« Ne te précipite pas pour le prendre dans tes bras, tu vas le rendre capricieux ! » Quel jeune parent n’a pas entendu cette phrase alors qu’il s’apprêtait à réconforter son bébé ? Mais les temps ont changé. Et les spécialistes de la petite enfance sont aujourd’hui beaucoup moins catégoriques. Répondre aux appels d’un tout-petit n’en fera pas forcément un enfant-roi. Bien au contraire.
Faim, maux de ventre, trop chaud, trop froid… Les premiers mois, bébé pleure surtout pour exprimer ses besoins primaires. Il pleure aussi pour se décharger émotionnellement. Les pleurs de la fin de journée, fréquents chez les nouveau-nés, lui permettent d’évacuer des tensions. Au fil des jours et des semaines, les jeunes parents savent de mieux en mieux décrypter ce langage à part entière. Mais une question reste toujours présente : faut-il prendre bébé dans les bras au moindre cri ?
Oui, répondent de façon quasi-unanime les pédopsychologues. Car à cet âge, il n’est pas question de caprice, de colère. Et encore moins d’une nécessaire éducation à la frustration. Cette étape est importante dans le développement de l’enfant, mais elle n’interviendra que dans un second temps. Elle se fera alors d’autant plus facilement que bébé aura été suffisamment materné les premiers mois.
Explication. Lorsqu’un tout-petit pleure, son organisme sécrète des substances biochimiques de stress telles que le cortisol. Une fois activées, ces substances ne peuvent pas se stopper seules. Seul un contact bienveillant, rassurant, va permettre à bébé de s’apaiser.
L’enfant se construit ainsi à travers une alternance de plaisirs, de frustrations, de pleurs, de réassurance. Cette alternance structure ses canaux cognitifs et lui permet peu à peu, après un attachement sécurisé, d’expérimenter plus facilement un « détachement sécurisé ». Voilà pourquoi plus un tout-petit sera entouré et consolé, plus il lui sera facile en grandissant de se détacher et d’accepter le « non ».