Fièvre catarrhale : la France anticipe une éventuelle épidémie

11 décembre 2015

Le ministère de l’Agriculture français vient de signer un accord avec le laboratoire Merial, visant à créer une banque d’antigènes contre la fièvre catarrhale. Une épizootie à l’origine de millions d’abattages de bétail dans le monde ces dernières années. Or la France n’est pas à l’abri, avec notamment la notification d’un cas au mois d’août dernier dans le département de l’Allier.

Merial (fabricant de vaccins destinés aux animaux) et le ministère de l’Agriculture ont scellé un accord portant sur la création d’une banque d’antigènes. Objectif affiché, écarter les risques épidémiques liés au virus de la fièvre catarrhale. Ce dernier est en effet très contagieux et affecte essentiellement les moutons et les vaches.

Transmis par les insectes aux bovins, aux moutons et à d’autres ruminants, le virus de la fièvre catarrhale est apparu en Europe à la fin des années 1990. Il s’est ensuite rapidement propagé, causant des dégâts considérables à l’économie agricole. Sur la période 1995-2008, l’impact économique des épizooties a été évalué à plus de 120 milliards de dollars dans le monde, dont plus d’un milliard pour la seule épidémie de fièvre catarrhale en France, en 2007. La Corée du Sud a dû de son côté procéder à l’abattage de 3,5 millions d’animaux en 2010.

L’accord signé entre le laboratoire et le gouvernement devrait permettre de disposer de vaccins ciblés, de haute qualité afin d’apporter une réponse rapide à une éventuelle épidémie en France. « C’est une forme d’assurance pour un pays de pouvoir contenir un foyer de contamination très rapidement. Le vaccin pouvant être disponible dans un délai de 5 à 11 jours », a expliqué Slike Birlenbach, directrice du département santé publique vétérinaire de Merial.

Rappelons que selon l’Organisation mondiale de la Santé animale (OIE), les maladies infectieuses entraînent une perte de 20% de la production animale mondiale. Elles représentent également une menace pour la santé humaine, en effet 75% des maladies émergentes chez l’homme sont d’origine animale. A noter que la fièvre catarrhale n’est pas transmissible à l’homme.

  • Source : Conférence de presse Merial, 1er décembre 2015, OIE, site consulté le 7 décembre 2015, ministère de l’Agriculture, site consulté l7 décembre 2015

  • Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : Dominique Salomon

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