Français : pourquoi vos médecins ont craqué…

29 janvier 2002

Un médecin généraliste sur deux serait victime de burn out, un syndrome psychologique combinant un épuisement émotionnel, une dépersonnalisation et une réduction de l’accomplissement personnel. Souvent évoqué pour expliquer la grande colère des généralistes, le découragement et le sentiment de dévalorisation qu’éprouvent de nombreux médecins libéraux trouvent une éclatante confirmation dans une enquête récente. Menée auprès de 394 praticiens de Bourgogne par Didier Truchot de l’université de Reims, elle confère une résonance particulière au malaise de la profession médicale.

Près de 48% des médecins souffrent d’épuisement émotionnel, 41% d’une réduction de l’accomplissement personnel, et 33% de dépersonnalisation. Dans ce type de troubles, l’individu est vidé nerveusement. Il n’est plus motivé par son travail. Il s’évalue négativement et perd l’estime de soi. Enfin il se comporte avec cynisme… et naturellement ses malades en pâtissent.

Pour Didier Truchot, les médecins libéraux sont particulièrement frappés par le burn out. Deux fois plus que les aides-soignantes ou les pompiers. Mais comment expliquer la prévalence inquiétante de cette pathologie ? Selon lui, « les médecins ont une charge de travail excessive. Mais surtout des relations tendues et stressantes avec les patients ». Les sondés parlent même d’un véritable ras-le-bol.

Pourquoi ? Pour 16% d’entre eux, les patients seraient trop agressifs. Un praticien sur sept se plaint d’être victime de harcèlement, de manque de respect et de visites non justifiées. En revanche, les menaces de poursuites judiciaires ne sont citées qu’en fin de liste.

  • Source : Le Quotidien du Médecin, 23 janvier 2002

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