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L’elderspeak ? « A vrai dire, nous n’utilisons pas beaucoup ce mot », note Sandrine Paris, psychologue clinicienne spécialisée dans le vieillissement. « Il n’empêche que c’est une situation que l’on rencontre fréquemment en milieu gériatrique ».
De façon concrète, l’elderspeak, correspond à « une manière de parler aux personnes âgées, comme si elles étaient des enfants », poursuit-t-elle. Avec l’emploi de « mots beaucoup plus simples, d’un vocabulaire beaucoup moins riche. L’on va également avoir tendance à parler plus lentement, voire plus fort, alors que ce n’est pas forcément nécessaire ». Le ton peut aussi s’avérer « mielleux de façon un peu exagérée, un peu protecteur ». Sans oublier le recours parfois à des expressions plus familières : « ma chérie », « ma belle », voire au tutoiement.
Ce mode de communication se rencontrerait davantage au sein des Ehpad que dans les unités d’hospitalisation. Sandrine Paris tient toutefois à préciser qu’il n’est « jamais malveillant. Il part toujours d’une bonne intention, afin de se montrer à la fois gentil et rassurant et pour créer un lien de confiance avec la personne âgée ». Problème : celle-ci ne le perçoit pas toujours de cette façon…
A tel point que l’elderspeak peut entraîner des conséquences négatives pour les séniors. Au moins trois que Sandrine Paris identifie :
Et Sandrine Paris de conclure : « parler aux personnes âgées comme à des adultes permet de respecter leur dignité, d’améliorer leur sentiment de bien-être et, finalement, d’avoir un impact positif sur la qualité de soins. Le plus simple, c’est d’avoir une communication individualisée et respectueuse ».

Source : Interview de Sandrine Paris, 8 janvier 2025

Ecrit par : David Picot – Edité par Emmanuel Ducreuzet
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