Des implants intelligents pour réparer le cartilage

10 juin 2016

Une équipe INSERM vient de mettre au point une nouvelle génération d’implants ostéo-articulaires. Une prouesse réussie grâce à la combinaison de cellules souches et de facteurs de croissance de l’os. Ces implants intelligents permettent de réparer le cartilage abîmé.  Une technique pleine d’espoir pour les patients souffrant d’arthrose.

Les articulations accompagnent nos mouvements et nos efforts. Leur mobilité est assurée par le cartilage. Tapissant les extrémités osseuses, ce tissu conjonctif permet le glissement des deux os l’un sur l’autre. Fragile, le cartilage s’use avec l’âge jusqu’à disparaitre peu à peu. Les spécialistes parlent d’arthrose dès lors que la destruction du cartilage s’étend aux autres parties de l’articulation.

A l’heure actuelle, en dehors de la pose d’une prothèse, une des techniques utilisées consiste à injecter dans l’articulation du patient un échantillon de ses propres cellules de cartilage (chondrocytes). Problème, comme la réparation s’effectue sur un os abimé, les résultats ne sont pas toujours satisfaisants.

Spécialisée en nanomédecine régénérative,  Une équipe INSERM strasbourgeoise*, a mis au point une nouvelle génération d’implants. Ces derniers sont composés de deux compartiments :

  • « Le premier », explique l’INSERM « prend la forme d’une membrane nano-fibreuse (à base de collagène et de polycaprolactone) conçue pour ressembler à la matrice extracellulaire entourant le cartilage. Des nano-réservoirs, recouvrant les fibres de cette membrane, renferment des facteurs de croissance de l’os » ;
  • Le second compartiment est constitué d’une couche d’hydrogel contenant des cellules souches dérivées de la moelle osseuse du patient. « Ces cellules peuvent se différencier aussi bien en cellules de l’os (ostéoblastes) qu’en cellules du cartilage (chondrocytes) ».

Bientôt des essais chez l’homme ?

Comparée à d’autres traitements, cette technologie offre une double action thérapeutique. En plus de réparer le cartilage, elle régénère l’os sous-chondral situé juste en dessous. Les chercheurs ont validé cette technique sur différents modèles animaux. Aujourd’hui, ils espèrent lancer les premiers essais cliniques chez l’homme mais sont en attente de financement. Ces essais devraient être réalisés sur 30 patients présentant des lésions du genou. A terme et en cas de résultats concluants, cette technologie permettra de réparer de façon durable les articulations en cas d’arthrose ou de lésions articulaires.

*Unité 1109 « Nanomédecine régénérative ostéoarticulaire et dentaire » Université de Strasbourg), dirigée par Nadia Benkirane-Jessel

  • Source : INSERM, 10 juin 2016 – Trends in Biotechnology, 10 juin 2016

  • Ecrit par : Emmanuel Ducreuzet – Edité par : Laura Bourgault

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