Internes : une nuit de travail… et au boulot !

14 décembre 2001

Parfois je travaille 36 heures d’affilée ! ” A Paris, Timothée Lenglet est interne à l’hôpital de la Salpetrière, dans un des services de neurologie de ce haut-lieu européen de la discipline…
Après une journée normale de travail, il prend sa garde à 18 heures. Jusqu’au lendemain matin 8 heures. Mais la journée ne fait que commencer. ” Nous devons travailler comme si de rien n’était, même si normalement dans les textes nous avons droit à un repos de sécurité ” souligne t-il.

Après déjà 20 heures de travail, un interne peut-il raisonnablement travailler efficacement ? Pour Timothée le début de la matinée se passe normalement. Mais après les traditionnelles visites du matin, ” je me sens perturbé, je commence à ressentir une fatigue profonde. Je suis de moins en moins réceptif à tout ce qui pourrait arriver aux patients, je règle au plus vite la situation des malades afin de rentrer me coucher. Je pense que c’est surtout là que les patients peuvent en pâtir. Je n’ai plus le même jugement, plus les mêmes raisonnements, et surtout la tentation est grande de fuir de vraies urgences, en se disant que cela attendra le lendemain “.

Pourtant la journée continue. Les patients sont toujours malades. Et les internes… ne se sont toujours pas reposés. Il est bientôt 18 heures. Normalement, la journée se termine. ” On est quand même médecin, donc on ne peut pas fuir nos responsabilités non plus. La journée peut ainsi se prolonger jusqu’à 20 heures. ” Enfin, il peut rentrer chez lui. Demain est un autre jour. Mais toujours à l’hôpital…

  • Source : Impact Médecin, 30 novembre 2001, Rétina France

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