Jus de fruits, smoothies… ne sont pas des fruits

27 avril 2021

100% jus d’ananas, eau aromatisée au citron, smoothie à la fraise… les boissons à base de fruits sont légion. Mais ne vous méprenez pas : elles ne peuvent pas remplacer une portion de fruit quotidienne. La CLCV nous détaille pourquoi.

Le Programme national Nutrition Santé (PNNS) l’indique bien : les boissons à base de fruits ne peuvent pas remplacer une des 5 portions de fruits et légumes quotidiennes pour une bonne santé. C’est pourquoi « il est recommandé de ne pas en consommer plus d’un verre par jour ». Pourtant, les produits mis en vente se présentent souvent comme des boissons bonnes pour la santé. C’est pourquoi la CLCV a étudié 158 boissons* parmi lesquelles des jus de fruits, des nectars de fruits, des smoothies, des boissons aux fruits, des eaux aromatisées et des thés et infusions glacés. Son analyse confirme qu’aucune de ces boissons ne doit être consommée comme un fruit.

Trop de sucre. Tout d’abord, nombre de ces breuvages présentent un mauvais profil nutritionnel car ils sont très sucrés. Même si les purs jus de fruits contiennent 100% de fruits, pas de sucre ajouté et très peu d’additifs, ils restent trop sucrés (en moyenne 10% de sucre) et pauvres en fibres. En effet, comme le rappelle le Dr Martin Juneau de l’Institut de cardiologie de Montréal, « le sucre des jus de fruits purs est identique à celui des boissons sucrées artificiellement (glucose et fructose) et est présent en quantités tout à fait comparables ». C’est pire pour les nectars, composés de jus à base de concentré, d’eau, de sucre ajouté et de quelques additifs ou encore les boissons aux fruits, qui n’ont pas l’appellation de jus, les thés et infusions glacés et les eaux aromatisées. Ceux-ci contiennent principalement de l’eau, du sucre, des additifs et une faible quantité de jus souvent à base de concentré (9,5% en moyenne).

Un nutriscore médiocre à mauvais. Sans surprise donc la majorité des boissons étudiées, de piètre qualité nutritionnelle, présente un Nutri-Score faible : 56% ont un Nutri-Score D, 24% sont notées C, 14% B et 6% sont notées E. L’eau est la seule boisson notée A.

Du jus de pomme caché. Autre problème : le marketing qui permet de dissimuler la composition réelle des boissons. Ainsi la CLCV dénonce-t-elle « une technique de dissimulation utilisée par les distributeurs et industriels qui consiste à afficher un fruit “prestigieux” (par exemple ananas/gingembre) alors que la boisson contient surtout des fruits moins nobles et moins chers (pomme, raisins) ». En réalité « certains jus sont composés pour moitié de jus de pomme ou de raisin, probablement moins chers ! » Le hic : rien ne l’indique à l’avant de l’emballage. L’association de consommateurs réclame pour cela plus de transparence sur la composition.

Des allégations floues. Enfin, d’autres allégations risquent d’induire en erreur le consommateur. C’est le cas de 91% des boissons étudiées. Des exemples : « un thé glacé sans colorant renferme tous les autres types d’additifs, un smoothie antioxydant est noté D sur l’échelle Nutri-Score, un jus de fruits produit en France ne précise pas l’origine des fruits utilisés… » Là encore, l’association de consommateurs demande « un meilleur encadrement des allégations nutritionnelles et autres mentions positives ».

*réalisé entre décembre 2020 et mars 2021 dans 6 enseignes de la grande distribution

  • Source : CLCV, avril 2021 – PNNS - Institut de cardiologie de Montréal

  • Ecrit par : Dominique Salomon - Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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