La fin de l’épidémie de VIH/SIDA en 2030 est-elle possible ?
22 juillet 2015
© Zoe Eisenstein/PlusNews
En novembre 2014, l’ONUSIDA a défini de nouveaux objectifs publiés dans un rapport intitulé « Accélérer la riposte : mettre fin à l’épidémie de SIDA d’ici à 2030 ». Depuis 2005, des programmes d’accès aux antirétroviraux ont été mis en place en Afrique du Sud. Problème, une étude réalisée dans le township d’Orange Farm, montre qu’ils ne sont pas suffisants pour espérer obtenir, une diminution de l’incidence de l’infection par le VIH. Des efforts doivent donc être entrepris pour espérer atteindre les objectifs.
Pour mettre fin à l’épidémie de VIH/SIDA d’ici 2030, il faudrait atteindre l’objectif 90-90-90 :
- 90% des personnes vivant avec le VIH connaissent leur séropositivité ;
- 90 % des personnes conscientes de leur séropositivité ont accès au traitement ;
- 90 % des personnes sous traitement atteignent des niveaux de VIH indétectables dans leur organisme.
L’étude menée en Afrique du Sud (et soutenue par l’Agence nationale de Recherches sur le Sida – ANRS) montre que l’on est encore loin du but. Orange Farm concentre des programmes visant à favoriser le recours au dépistage, la prise en charge des personnes infectées et la prévention de la transmission (notamment par la circoncision). Ainsi, 6 766 hommes et femmes représentatifs de la population ont été inclus dans ce travail.
Au total :
- 40% des hommes et 20% des femmes ont déclaré n’avoir jamais été testés pour le VIH ;
- 30% des femmes et 17% des hommes étaient séropositifs ;
- 27% des femmes et 17,5% des hommes présentaient une charge virale indétectable.
Pour le Pr Bertran Auvert de l’INSERM, « même dans une région où les investissements dans la lutte contre le VIH sont importants, ces données montrent que les efforts restent très insuffisants pour espérer réduire, dans l’avenir, la transmission du VIH et donc la survenue de nouveaux cas ».
De son côté, le Pr Jean-François Delfraissy, directeur de l’ANRS, indique que « seule l’intensification des programmes pourra faire espérer obtenir une diminution de l’incidence du VIH telle que définie par l’initiative de l’ONUSIDA ».