











Accueil » Santé Publique » La réforme de la Sécu et la campagne des régionales : des interférences qui font traîner !
Surtout, ne pas fâcher !Jusqu’aux élections régionales, il est urgent d’attendre avant toute décision de fond. Un principe qui s’impose à l’ensemble des protagonistes de la politique de santé. Côté santé publique, les vrais enjeux attendront…
Il y a bien sûr, quelques manifestations d’hospitaliers ou de scientifiques. Mais les groupes de travail, formés pour préparer la grande réforme de l’assurance maladie, travaillent à marche forcée mais… en toute discrétion. Pour tenir les délais il faudra jouer serré. Concertations (négociations ? tractations ?) jusqu’à fin mai ; projet de loi en Conseil des ministres sous quinzaine ; puis passage à l’Assemblée pour décider si la loi sera votée ou si le gouvernement passera en force par les ordonnances. Et déjà, ce sera l’heure de la grande interview présidentielle du 14 juillet !
Celle-ci sera loin de marquer la fin des marchandages, au contraire. Le Dr Michel Combier, Président du syndicat majoritaire des médecins généralistes, l’UNOF, dit sans ambages dans une lettre à ses adhérents, que le ” combat (pour) infléchir ces modifications dans le sens qui nous importe (…) ne s’achèvera pas au mois de juillet mais durera plusieurs années. ” On n’est pas plus clair.
Côté cour – ou côté jardin – ce n’est guère mieux. Les points de détail, du genre lutte contre le tabagisme ou l’alcoolisme, ont du mal à passer. C’est la lutte du pot de terre contre le pot de fer des corporatismes et des intérêts catégoriels. S’il est toujours officiellement ” nécessaire ” de lutter contre l’alcoolisme, le politique se garde de porter le fer là où se trouve le gros de la consommation : les produits bon marché qui permettent de s’alcooliser en masse avec un approvisionnement facile. Les bières fortes, très fortes parfois, dont les jeunes peuvent faire ample provision dans n’importe quel supermarché et certaines stations-service. Ils ont à peine besoin de quitter le volant pour se ravitailler !
Dans le même temps, les sénateurs ont repoussé la proposition de faire figurer sur les boissons alcoolisées, un avertissement aux femmes enceintes. Logique, quand le syndrome d’alcoolisation foetale (décrit pour la première fois au monde par le Nantais Paul Lemoine en 1968) frappe chaque année plus de 2 500 petits Français !
Source : JAMA 9 mars 2004
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