La santé ne doit pas manquer le train de la mondialisation

08 novembre 2000

« La prochaine série de lois régissant le commerce international devra mieux prendre en compte les exigences de la Santé publique. Il nous faut rassembler toutes les données concernant les relations entre commerce et santé, et les professionnels de santé doivent s’attacher à comprendre les implications sanitaires des traités internationaux. » Pour ceux qui en doutaient, la hache de guerre est loin d’être enterrée entre les tenants d’une mondialisation à tous crins et les partisans d’un développement économique raisonné, d’abord soumis aux exigences de l’homme.

Derek Yach est Directeur Exécutif de l’OMS, chargé des Maladies non-transmissibles et des troubles mentaux. Il souligne que le tabagisme a été responsable de 3 millions de morts dans le monde en 1990. Nous savons depuis 50 ans que le tabac représente un danger mortel « pourtant l’Uruguay Round (ancêtre de la mondialisation, ndlr) a nettement favorisé la pénétration du marché mondial du tabac par les compagnies transnationales. » Il appelle au changement et confirme la ligne adoptée par les représentants de l’OMS à Seattle.

Les responsables de la santé doivent se saisir du débat politique. Dans des domaines multiples et, naturellement, ceux qui ont trait au commerce du tabac et des denrées potentiellement dangereuses comme l’alcool et les substances psychoactives. En outre, « le secteur sanitaire a un rôle à jouer » dans la sécurité alimentaire, la libéralisation des services et les brevets des médicaments. Les responsables de la santé se saisissent du débat politique sur la mondialisation.

  • Source : WHO Bulletin, 2000, 78 (4), pp 521-533

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