Comment le fructose augmente le risque d’inflammation…

09 juillet 2025

Une consommation importante même ponctuellement de fructose - via les sodas, les sirops, etc. - déclenche une inflammation. Or, qui dit inflammation dit maladies métaboliques, mais aussi infections ! Deux nouvelles études viennent d’en percer le mécanisme. Du fructose oui, mais à petites doses.

Les maladies métaboliques comme le diabète de type 2 sont associées à des taux d’infections plus élevés, plus complexes à traiter, ainsi qu’à plus de mortalité. Mais quel lien avec le fructose ? Une équipe dirigée par Ina Bergheim, au sein du Département des sciences de la nutrition de l’Université de Vienne (Autriche), a montré pour la première fois que les monocytes, des cellules clés du système immunitaire, réagissent plus fortement aux toxines bactériennes après ingestion de fructose. Malheureusement pas de manière positive : la consommation de fructose entraîne une multiplication du nombre de récepteurs des monocytes à certaines toxines, ce qui rend l’organisme plus vulnérable à l’inflammation.

Le fructose, ennemi de l’immunité

Dans deux études randomisées (études de haut niveau de preuves scientifiques) menées auprès d’adultes en bonne santé, les chercheurs ont étudié l’impact de la consommation de boissons sucrées au fructose sur la réponse immunitaire, comparativement aux boissons contenant du glucose. Ils ont également mené des expériences en laboratoire sur des monocytes isolés et des modèles de culture de cellules afin d’étudier les mécanismes moléculaires.

Les scientifiques ont observé que la consommation de fructose, contrairement à celle de glucose, entraîne une augmentation de la concentration d’un certain type de récepteur (Toll-like 2) dans les monocytes. Sa fonction, parmi d’autres, est de réguler la réponse immunitaire. Cette concentration en récepteur plus élevée s’accompagne d’une sensibilité accrue des monocytes à une toxine bactérienne : l’acide lipotéichoïque. « La concentration de récepteurs à ces toxines a alors augmenté dans l’organisme, ce qui signifie que la réponse inflammatoire s’est intensifiée », explique Ina Bergheim. Plus précisément, des messagers pro-inflammatoires (interleukine-6, interleukine-1β, facteur de nécrose tumorale alpha) ont été libérés en masse.

« Ces résultats contribuent grandement à la compréhension de l’influence de certains composants alimentaires, et du fructose en particulier, sur le système immunitaire, indique-t-elle. Même une consommation élevée de fructose sur un court laps de temps chez des personnes en bonne santé peut influencer le système immunitaire et augmenter l’inflammation. »

De futures études devront clarifier les effets à long terme d’une consommation importante de fructose sur le système immunitaire et la sensibilité aux infections, en particulier chez les personnes diabétique de type II ou celles atteint de la maladie du foie gras (stéatose hépatique) associée à un dysfonctionnement métabolique (MASH).

Le fructose est partout ! Souvent caché sous l’étiquette « sucre »

Plusieurs boissons courantes contiennent du fructose, soit naturellement, soit sous forme ajoutée, principalement via des sirops riches en fructose utilisés dans l’industrie agroalimentaire (comme le sirop de glucose-fructose ou le sirop de maïs riche en fructose). C’est le cas des sodas et thés glacés industriels (colas, boissons à l’orange, au citron, etc.), qui sont presque toujours sucrés avec du sirop de glucose-fructose (sucre dit « inverti »).

Les jus de fruits industriels en contiennent également : même sans ajout de sucre, ils sont naturellement riches en fructose, et lorsqu’ils sont élaborés à partir de concentrés, ils peuvent recevoir en plus des sucres ajoutés, là aussi sous forme de sirop de glucose-fructose. Les boissons énergisantes, très sucrées, sont elles aussi enrichies en fructose ou en sirop de glucose-fructose. Idem pour les boissons destinées aux sportifs riches en glucose, fructose ou maltodextrine. Les boissons aux fruits ou cocktails non alcoolisés, qu’ils soient plats ou gazeux, contiennent également du fructose, à la fois d’origine naturelle et ajouté.

  • Source : Staltner R, et al. Fructose intake enhances lipoteichoic acid-mediated immune response in monocytes of healthy humans. Redox Biol. 2025 Jun 12;85:103729. 24-Jun-2025

  • Ecrit par : Hélène Joubert - Édité par Emmanuel Ducreuzet

Destination Santé
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