Laits infantiles : l’importance des Oméga 3

12 avril 2018

Au cours de l’allaitement, la consommation par la mère d’acides gras polyinsaturés présente des effets bénéfiques chez l’enfant, en particulier sur le plan du développement cognitif et neurosensoriel. Mais alors qu’en est-il pour les petits nourris au biberon ? Ont-ils les mêmes apports en Oméga 3 ?

Depuis plusieurs années, les progrès de l’industrie agro-alimentaire a permis de modifier profondément la composition des laits 1er âge pour s’approcher au plus près du lait maternel. Ainsi ces préparations infantiles répondent-elle aux besoins des tout petits. Pourtant, par certains aspects, ils n’ont pas tout à fait la qualité du lait de femme.

Prenons l’exemple de l’acide docosahexaénoïque (DHA), un acide gras essentiel de la famille des Oméga 3.  Ces lipides ont déjà été décrits comme permettant un meilleur développement cognitif et une meilleure acuité visuelle. Or si le lait maternel en fournit, les préparations infantiles en sont pourvues dans une moindre mesure.

Alors quel lait choisir ?

Il existe des laits enrichis en DHA. Une étude américaine datant de 2009 a ainsi montré que les enfants supplémentés en DHA avaient de meilleurs résultats aux tests de développement à l’âge de 9 mois. Mais sans aller jusqu’à la supplémentation, des chercheurs de l’Université de Milan (Italie) expliquent qu’il serait possible d’augmenter les apports en Oméga 3.

« Les lipides apportés par la majorité des formules sont uniquement d’origine végétale et assurent l’apport en acides gras essentiels », rappellent-ils. Cependant, selon eux, « la substitution partielle d’huile végétale par des lipides laitiers permettrait d’atteindre une composition plus proche de celle des lipides du lait maternel. »

Ils expliquent en effet que « les lipides laitiers contiennent spécifiquement des acides gras à courte et moyenne chaîne, lesquels représentent une source d’énergie rapide pour le nourrisson, car ils vont directement au foie  où ils sont complètement métabolisés. Cela permet de réserver les oméga 3 apportés par les huiles végétales, à la fabrication de DHA »

Ainsi, en suivant l’alimentation de nourrissons, ils ont observé que les bambins qui recevaient une formule contenant un mélange de lipides laitiers et d’huiles végétales, présentaient des taux d’Oméga 3 plus importants. En fait « les niveaux étaient similaires à ceux de bébés allaités ».

  • Source : An infant formula containing dairy lipids increased red blood cell membrane Omega 3 fatty acids in 4 month-old healthy newborns: a randomized controlled trial, BMC Pediatrics, 2018

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

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