Le combat pour le souffle !

03 mai 2005

Danser, nager, courir… C’est si simple, si banal ! Pourtant, ce n’est pas ce que ressent la majorité des Européens qui souffrent d’asthme. Et ce n’est pas acceptable. Car les traitements actuels permettent de vivre quasi normalement avec la maladie.

A l’occasion de la Journée internationale de l’asthme qui se tient aujourd’hui, l’Association Asthme et Allergies présente les résultats d’une vaste enquête européenne. Sous le slogan “Se battre pour son souffle“, elle s’est intéressée au vécu de 1 300 asthmatiques en Allemagne, Espagne, France, Royaume-Uni et Suède. Le constat est terrible : en 10 ans la prévalence de la maladie a doublé. En moyenne, elle atteint 5,9% de la population d’Europe occidentale mais…16% au Royaume-Uni. Ce qui fait de ce dernier une des régions les plus touchées au monde.

L’asthme est donc aujourd’hui une maladie extrêmement courante. Et logiquement, ses coûts atteignent des sommets. Directs et indirects, ils frôlent chaque année les 30 milliards d’euros dans l’Union européenne ! C’est d’autant plus préoccupant que l’argent dépensé -en masses- ne semble pas vraiment améliorer le quotidien des patients.

Pour preuve, les trois-quarts d’entre eux ont le sommeil perturbé et sont la proie de crises d’asthme : une fois par semaine en moyenne. Des crises qui pour 1,5 millions d’asthmatiques, sont synonymes d’angoisse. La peur de mourir les envahit… “C’est comme une corde qui m’enserre, qui m’empêche de respirer“, témoigne ainsi un malade.

Deux fois plus de morts en France qu’aux Etats-Unis !
A chaque instant la maladie se manifeste. Non pas forcément par ses symptômes. Mais par sa simple présence, elle grignote la qualité de vie. “Ma vie sexuelle est altérée, à cause des médicaments et de la peur“. Ou encore, “à cause de la poussière, faire le ménage peut être un problème“. Près d’un malade sur six se sent exclu à l’école, en particulier en Suède où cette proportion s’envole à 22% !

Seulement 3% des asthmatiques français satisfont aux objectifs de traitement. Et 75% ne se sentent pas libérés de leurs symptômes. Comme le disent les spécialistes, leur maladie n’est pas “équilibrée”. Pourtant les traitements existent, leur efficacité est prouvée. Mais aujourd’hui encore un malade sur quatre est amené à se rendre aux urgences. En France où nous comptons 4 millions de malades pour 60 millions d’habitants, la maladie fait chaque année 2 500 morts. Une mortalité qui est plus du double de celle observée aux Etats-Unis, où l’on trouve 17 millions d’asthmatiques pour 250 millions d’habitants mais où l’on n’enregistre que… 5 000 morts annuelles ! Cherchez l’erreur…

La Fédération européenne des associations d’allergiques et d’asthmatiques (EFA) est à l’origine de cette enquête. Ses responsables estiment que 90% des décès pourraient être évités grâce à une meilleure sensibilisation du public. Car en la matière, l’éducation de l’asthmatique est primordiale. Pour lui expliquer notamment, l’importance de prendre son traitement tous les jours. Même et surtout en dehors des crises.

  • Source : Fighting for Breath réalisée au mois de mars 2005 auprès de 1300 asthmatiques d'Allemagne, d'Espagne, de France, du Royaume-Uni et de Suède

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