Le médicament en débat au Médec !

13 mars 2003

Hier au salon de la médecine, les Entreprises du médicament, le Leem, et plusieurs intervenants, dont le Directeur général de l’Afssaps Philippe Duneton ont discuté du bénéfice/risque des médicaments. Une notion de plus en plus sur le devant de la scène !

Le médicament, remède, préparation, spécialité est, par définition, une substance, en étroite interaction avec l’organisme. Cette activité est le fondement même du soulagement, du contrôle de la maladie et de l’amélioration des défenses de l’organisme, que l’on est en droit attendre de tout traitement. Mais c’est aussi parce qu’il est actif que le médicament n’est jamais anodin, que son utilisation n’est pas sans risque.

Pour un médicament, le retrait du marché est une démarche exceptionnelle. Il peut s’agir d’un retrait limité à un lot défectueux ou de l’arrêt total de commercialisation. Soit parce que le produit est obsolète, car moins performant que d’autres produits récents, soit d’un médicament qui a présenté des effets secondaires ou des inconvénients importants ou graves. Des phénomènes qui ne peuvent être révélés que dans le cadre d’une utilisation normale à l’échelle de plusieurs centaine de milliers ou millions de malades. Dans ce cas, le risque surpasse son bénéfice. Le retrait total relève de la décision de l’entreprise du médicament et/ou de celle des autorités sanitaires comme l’Afssaps.

Sur les 121 produits retirés du marché pour des raisons de sécurité sur les 40 dernières années, 42% l’ont été du marché européen, seulement 5% des Etats-Unis, 3,3% d’Asie Pacifique et 49% de plusieurs continents à la fois. Comme l’a rappelé hier le Directeur général de l’Institut Pasteur, le Pr Philippe Kourilsky, « il y aura toujours une incertitude scientifique, un risque, la société doit l’accepter ». Quant aux patients, ils attendent toujours des médicaments davantage de sécurité et de qualité. « Une demande justifiée, qui ne cessera d’augmenter dans les années à venir », a rappelé le directeur de l’afssaps. « Nous devons en prendre conscience, tout comme les entreprises du médicament et renforcer nos responsabilités », a-t-il conclu.

  • Source : Médec, 12 mars 2003

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