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Jusqu’ici, il était seulement soupçonné d’avoir fait son apparition dans une serre bretonne, confinée le temps des analyses. Les autorités l’ont confirmé hier soir : le virus ToBRFV, dit « virus de la tomate », a bien contaminé des plants. Sans danger pour l’homme, il constitue une menace pour la filière.
Le ToBRFV (virus du fruit rugueux de tomate brune) est apparu pour la première fois en Israël en 2014. Depuis, ce virus émergent a fait du chemin, du Mexique à l’Italie, en passant par l’Allemagne et les Etats-Unis. Et il a donc contaminé des tomates d’une exploitation du Finistère, a confirmé hier soir le ministère de l’Agriculture. Les végétaux vont être détruits et le site sera désinfecté dans les plus brefs délais, a également indiqué le ministère.
Car le « virus de la tomate » peut se propager très vite, explique l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) : « le virus peut infecter jusqu’à 100% des plantes sur un site de production, ce qui le rend redoutable pour les cultures à haute densité de plantation comme les cultures sous serre. Néanmoins, toutes les cultures de tomates peuvent être impactées : agriculture conventionnelle, biologique, en protection biologique intégrée, sous serre et plein champ. »
Le virus s’introduit le plus souvent dans la plante via des microblessures provoquées « par un contact physique avec tout support porteur de virus » (plantes, mains, outils de travail, vêtements, mais aussi insectes ou oiseau). Une fois dans la plante, il se propage de cellule à cellule, jusqu’à envahir la plante entière, qui contaminera ensuite ses voisines. Aucun traitement ou aucune variété résistante n’existe aujourd’hui contre ce virus, qui n’est pas dangereux pour l’homme.
Comment reconnaît-on qu’une tomate est contaminée au ToBRFV ? « Les dégâts observés sur tomate en production sous serre incluent des symptômes sur feuilles (chloroses, mosaïques et marbrures), ainsi que des taches nécrotiques sur les pédoncules, calices et pédoncules floraux. Les fruits présentent des décolorations résultant d’une maturation irrégulière, avec des tâches jaunes ou brunes, des déformations et parfois des symptômes de rugosité caractéristiques », qui rendent la tomate non commercialisable. Outre les tomates, le ToBRFV peut également concerner les cultures de piments et de poivrons.
Parce que ce virus est très stable et peut également se transmettre par les graines de tomates, le ministère de l’Agriculture « appelle tous les producteurs et jardiniers amateurs à une extrême vigilance » :
A noter : « La diffusion de ce virus sur le territoire national aurait des conséquences économiques majeures pour la filière mais également les jardiniers amateurs », a prévenu le ministère. La culture de tomates en France est la première culture légumière, avec 520 500 tonnes produites en 2019.
Source : Anses, ministère de l’Agriculture, le 18 février 2020
Ecrit par : Charlotte David - Edité par : Emmanuel Ducreuzet