Les cauchemars raccourcissent-ils notre espérance de vie ?

28 juillet 2025

Une découverte scientifique troublante vient bouleverser notre compréhension du sommeil et de ses effets sur la santé. Selon une étude, les cauchemars fréquents ne seraient pas seulement désagréables : ils accéléreraient le vieillissement biologique et multiplieraient par trois le risque de décès prématuré.

Le Dr Abidemi Otaiku de l’Institut britannique de recherche sur la démence, a analysé les données de 4 196 adultes âgés de 26 à 74 ans, suivis pendant 18 années. Ce travail d’envergure, présenté au congrès européen de neurologie EAN 2025 (Helsinki, Finlande), révèle pour la première fois l’impact dramatique des cauchemars sur notre espérance de vie.

Les participants ont déclaré la fréquence de leurs cauchemars au début de l’étude. Les chercheurs ont ensuite suivi leur état de santé et évalué leur vieillissement biologique grâce des « horloges épigénétiques », des outils qui évaluent l’âge réel de nos cellules, au-delà de notre âge chronologique.

3 fois plus de risque…

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : durant la période d’observation, 227 décès prématurés (avant 75 ans) ont été enregistrés. Les adultes qui rapportaient plusieurs cauchemars par semaine présentaient un risque de mourir prématurément plus de trois fois supérieur à ceux qui n’en faisaient jamais.

Le stress, coupable invisible

Plus troublant encore, ces personnes montraient des signes de vieillissement biologique significativement accéléré. Leurs cellules vieillissaient plus rapidement que la normale, comme si leur organisme subissait un stress constant.

Pour les auteurs, le mécanisme semble clair. Les cauchemars perturbent le sommeil et génèrent un stress chronique qui impacte directement nos processus cellulaires. Chaque nuit agitée fragilise un peu plus notre organisme, accumulant des dommages invisibles mais mesurables au niveau de nos cellules.

Selon les chercheurs, « ces résultats soulignent l’importance de reconnaître et de traiter les cauchemars comme un facteur de risque modifiable de vieillissement accéléré et de décès prématuré. En pratique clinique, cela suggère que les patients présentant des cauchemars fréquents devraient être dépistés pour des troubles du sommeil sous-jacents, du stress et des problèmes de santé mentale, et se voir proposer des interventions appropriées, telles que la thérapie cognitivo-comportementale. »

  • Source : Otaiku A. Nightmares accelerate biological aging and predict premature mortality in humans. Abstract OPR-111. EAN Congress, 21-24 June, 2025.

  • Ecrit par : Vincent Roche – Edité par : Emmanuel Ducreuzet

Destination Santé
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