











Accueil » Santé Publique » Les » déserts médicaux » à la française
” Un cri d’alarme ! “. C’est par ces mots que débute la dernière étude sur la démographie médicale réalisée par le Conseil national de l’Ordre des médecins et par le CREDES. Un travail qui confirme un déséquilibre croissant dans l’offre de soins…
Et plus particulièrement un déséquilibre géographique. C’est désormais bien connu : la répartition des médecins selon les régions montre une opposition très forte en le nord et le sud du pays, exception faite de l’Ile-de-France. La densité de médecins varie même de 1 à 4 entre les départements les plus faiblement dotés – la Mayenne et l’Eure – et le mieux pourvu, celui de Paris.
Pour combler ce qu’il convient en effet d’appeler des ” déserts médicaux “, il est même question de remettre en question la liberté d’installation des libéraux. Cette solution a été évoquée dans le Rapport du Haut-conseil pour l’avenir de l’assurance maladie, remis le 23 janvier dernier au ministre de la santé, Jean-François Mattei.
” Du point de vue de l’ensemble des professionnels de santé, il y a une opposition complète à la mise en place de mesures coercitives ” nous explique le Dr Michel Combier, Président de l’Union nationale des Omnipraticiens français (UNOF). ” Nous voulons des mesures incitatives, dirigées notamment vers les médecins qui sont déjà en place “. Favoriser le maintien en place des médecins déjà installé, c’est selon lui au moins aussi important que de forcer l’installation de nouveaux praticiens…
Car ce déséquilibre démographique engendre un cercle vicieux. Michel Combier, réaliste, est également sévère. ” Les jeunes médecins ne s’installent pas dans des régions jugées moins attractives. Quant à ceux qui y travaillent déjà, ils sont surchargés. Résultat, ils sont de plus en plus nombreux à laisser leur cabinet, car ils n’en peuvent plus de travailler sept jours sur sept. Les médecins ne sont pas responsables de l’absence d’aménagement du territoire dans certaines régions. Ce débat concerne aussi les pharmaciens, les petits commerçants et bien d’autres professions… Ne le centrons pas sur les seuls médecins. C’est un problème d’aménagement du territoire global “.
Source : de nos envoyés spéciaux au Medec, Paris 16-19 mars 2004
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