











Le gouvernement américain vient d’ajouter les oestrogènes stéroïdiens, utilisés dans le traitement hormonal substitutif et contraceptif oral, dans la liste des produits carcinogènes reconnus. Cette décision intervient dans un contexte particulier.
L’été dernier l’étude Women’s Health Initiative (WHI) qui s’intéressait aux effets des THS a été brutalement arrêtée. Motif : l’accroissement du risque de cancer du sein et de maladies cardio-vasculaires. Certes depuis plusieurs années la relation entre un taux élevé d’oestrogènes et le risque de cancer du sein est affirmée par plusieurs équipes. Ainsi la décision du gouvernement américain ne s’est-elle pas seulement appuyée sur l’étude WHI, mais sur un ensemble de travaux scientifiques et de revues médicales.
Pour Christopher Portier, directeur du National Institute of Environmental Health Sciences, « il s’agit simplement de reconnaître une évidence. Nous ne voulons pas faire de recommandations sur l’utilisation des oestrogènes mais seulement donner l’information au grand public. Le fait de classer les oestrogènes comme carcinogène ne permet pas de régler la question du rapport bénéfice risque des THS, lorsque les oestrogènes sont mélangés avec des progestatifs ».
Comment ne pas y perdre son latin ? Craig Winkel, de l’université de Washington, s’essaie à une comparaison avec la radiothérapie. « La radiation est carcinogène, mais nous l’utilisons tous les jours sans danger pour justement traiter des patients cancéreux. »
Source : The Lancet, Vol.360 p.2053
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